19 Nous sommes au début de l’an 1588, et la ville d’Ormuz est magnifique avec ses bâtisses étagées, ses ruelles étroites où fourmillent les résidents de toutes races comme en témoignent leurs costumes nationaux. Il fait froid en comparaison avec la chaleur absolument insupportable de l’été qui dure de mai à septembre. La femme musulmane plus que d’autres souffre de ces conditions climatiques puisque qu’elle recouvre son visage d’un niqab, voile qui recouvre sa tête et qui descend pour cacher son cou et sa poitrine. Nous nous dirigeons maintenant vers le palais du roi. Non loin, nous voyons les écoles, les maîtres qui enseignent la religion et les élèves. En face du palais, se trouve la maison du wazir (le vizir). Devant le palais, il y a des gardes avec des fusils qui ne sont pas nombreux car seuls les Portugais ont le droit de posséder des fusils. Nous entrons dans le palais par la grande porte délicatement sculptée pour accéder à la grande cour où se trouve le majlis du roi. Là, nous voyons le roi assis sur son grand trône. À sa droite et à sa gauche il y a des sièges pour les dignitaires locaux et pour les administrateurs portugais et ormuziens. Le roi s’appelle Ferug Shah bin Muhammad Shah (connu sous le nom d’Abunasser Shah) bin Turan Shah bin Salgor Shah. Salgor Shah avait mauvaise réputation auprès de la population locale car il avait capitulé face aux exigences des Portugais et avait démoli toutes les maisons de ses partisans et proches sympathisants près de la forteresse portugaise ainsi que nombre de ses luxueux palais alentour afin que la forteresse ne soit gênée de quelconque façon par la proximité de ces bâtiments. Turan Shah succéda brièvement à son père
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