60 Lorsque le feu fut éteint et que les cendres eurent refroidi, les soldats les ramassèrent dans des paniers et les jetèrent à la mer. Des milliers de gens se rassemblèrent là et restèrent pendant que Bibi Fatima se précipitait sur le bûcher pour commencer à récupérer des cendres dans son écharpe et que ses enfants faisaient de même. Enfin, des femmes s’avancèrent et la firent descendre avec ses enfants pour l’emmener chez elle où sa mère, Sayyidatu-Nisa, était en larmes. Bibi Fatima regarda alors autour d’elle et s’aperçut que son fils aîné âgé de sept ans, Muhammad Shah, avait disparu. Elle se dit qu’il était peut-être dehors à jouer avec les enfants. Cependant la nuit tomba et le garçon était introuvable. Une journée entière passa, puis une autre, mais Muhammad Shah avait disparu. Bibi Fatima le chercha partout jusqu’à ce qu’on lui dise qu’« un jeune garçon était monté à bord d’un navire à destination de la Perse. » Bibi Fatima écrivit une lettre au roi du Portugal dans laquelle elle disait que des ordres avaient été donnés selon lesquels tous les biens de Turan Shah devaient être saisis, or c’était toute sa dot. Elle déclarait que son époux qui la laissait avec trois garçons et une fille était innocent, et demandait au roi de lui donner son approbation pour que ceux qui avaient tué son époux soient punis comme il se doit, de sorte que ses enfants puissent à l’avenir venger la mort de leur père. Elle demandait également que la question du droit de succession ne soit pas close et que justice soit rendue. Elle demandait que sa dot lui soit restituée sur les revenus de la douane d’Ormuz. Elle disait qu’il était de
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