Power Struggles and Trade in the Gulf (1620-1820)

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5 Sultan bin Mohammed al-Qasimi COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Traduit de l’anglais par Dr. Cécile Fouache Révisé par Dr. Khaled Besbes

6 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 1ère publication en 1999 par Forest Row © Sultan bin Mohammed al-Qasimi 1999 Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, stockée dans un système de repérage ou transmise sous toute forme ou par quelque moyen que ce soit, électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autre, sans la permission préalable du détenteur des droits d’auteur. ISBN 978-9948-39-359-7 Éditeur : Al-Qasimi Publications P.O.Box 43344, Sharjah, Émirats Arabes Unis Tel : 00971 6 5585855 Fax : 00971 6 5589995 E-mail : alqasimi.publs@gmail.com Autorisation d’impression : Conseil national des médias Abou Dhabi No. MC 03-01-6762374, Date:13-02-2018 Imprimerie: Digital World Printing Press, Sharjah, Émirats Arabes Unis Le Groupe d'âge: E

7 Table des matières Préface 13 Note sur la translittération 15 Liste des tableaux 16 Cartes 17 Glossaire 33 INTRODUCTION Objectifs de cette étude 45 Sources documentaire 47 Choix du sujet 52 Contexte général 53 L’installation des établissements anglais et hollandais dans le Golfe persique 54 La rivalité anglo-hollandaise 55 Monnaies utilisées dans cet ouvrage 59 Monnaies locales 59 Pièces européennes 60 CHAPITRE 1 : GEOGRAPHIE HISTORIQUE DU GOLFE 1.0 Introduction 63 1.1 Le nom du Golfe 64 1.2 Études sur le Golfe 68 1.3 Topographie, côtes, profondeurs, îles et hauts fonds environnants 69 1.3.1 La côte arabe 69 1.3.2 La côté perse 72 1.4 Climat 74 1.4.1 Températures 74 1.4.2 Humidité 75 1.4.3 Précipitations 75 1.5 Vents, courants et marées 76 1.5.1 Vents 76 1.5.2 Courants 77

8 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 1.5.3 Marées 77 1.6 Effets de la géographie et de la météorologie sur la navigation dans le Golfe et sur les côtes perse et arabe 77 1.7 Préférence pour la route du Golfe sur celle de la mer Roug 78 1.8 Ports et havres dans le Golfe 79 1.8.1 Habitats préislamiques 80 1.8.2 Habitats islamiques 80 1.9 Le commerce dans le Gofe 82 1.9.1 Commerce général 82 1.9.2 La pêche à la perle 83 1.10 Arrivée des Européens dans le Golfe 85 1.10.1 Les Portugais 86 1.10.2 Les Anglais 87 1.10.3 Les Hollandais 88 1.11 Le déclin d’Ormuz 88 1.11.1 Le conflit entre les Portugais et les Anglais 88 1.11.2 L’occupation d’Ormuz par les Anglais et les Perses 89 CHAPITRE 2 : BANDAR ABBAS (1623-1763) 2.0 Introduction 93 2.1 Contexte géographique 98 2.2 L’implantation des comptoirs européens à Bandar Abbas 100 2.2.1 L’implantation du comptoir anglais à Bandar Abbas 100 2.2.2 L’implantation du comptoir hollandais à Bandar Abbas 101 2.2.3 L’implantation du comptoir français à Bandar Abbas 102 2.3 Bandar Abbas en paix 105 2.3.1 1ère période (1623-1630) 105 2.3.2 2ème période (1630-1657) 107 2.3.3 3ème période (1657-1698) 114 2.3.4 4ème période (1698-1708) 118 2.3.5 5ème période (1708-1736) 118 2.3.6 6ème période (1736-1747) 120

9 2.4 La lutte pour le pouvoir (1746-1763) 2.4.1 Le début de l’insurrection, 1746 122 2.4.1.1 Révolte à Sistan 122 2.4.1.2 Révolte dans les « régions chaudes » 123 2.4.1.3 Révolte à Kerman 124 2.4.1.4 Révolte sur la côte perse 124 2.4.1.5 Révolte en Oman 125 2.4.2 La mort de Nadir Shah 126 2.4.3 Luttes pour le trône 126 2.4.3.1 ‘Ali Quli Khan 127 2.4.3.2 IbrahimMirza Khan 127 2.4.3.3 Shahrukh Mirza 127 2.4.4 La lutte pour le contrôle total de la Perse 128 2.5 La prise du comptoir anglais de Bandar Abbas par les Français 130 2.6 Les « troubles » à proximité de Bandar Abbas 132 2.6.1 Mulla ‘Ali Shah, Nasir Khan, les Arabes et les Anglais (1750-1763) 135 2.7 L’abandon du comptoir hollandais de Bandar Abbas 147 2.8 L’abandon du comptoir anglais de Bandar Abbas 148 2.8.1 Retrait à Bahreïn, 1750 149 2.8.2 Retrait à Qeshm, Ormuz ou Bahreïn, 1751 151 2.8.3 Retrait à Qeshm ou Hengam, 1752 154 2.8.4 Retrait à Ormuz, 1760 156 2.8.5 Retrait en tout endroit sûr, 1761 157 2.8.6 Essai du marché de Bouchehr avant engagement, 1762 157 2.9 La récession 160 2.10 Facteurs ayant conduit à l’abandon de Bandar Abbas 164 CHAPITRE 3 : BANDAR RIG ET L’ÎLE DE KHARG (1753-1766) 3.0 Introduction 169 3.1 Contexte géographique 173

10 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 3.2 L’établissement hollandais sur l’île de Kharg 178 3.3 « Troubles » à Bandar Rig 181 3.4 L’établissement anglais à Bandar Rig 183 3.5 L’activité hollandaise sur l’île de Kharg 188 3.6 L’abandon de l’établissement anglais de Bandar Rig192 3.7 Le siège de Bandar Rig 197 3.8 La fin de l’établissement hollandais sur Kharg 3.9 Conclusions sur la cessation du commerce à Bandar Rig et sur l’île de Kharg 219 CHAPITRE 4 : BOUCHEHR DANS LA TOURMENTE (1762-1769) 4.0 Introduction 225 4.1 Contexte géographique 225 4.2 L’établissement anglais à Bouchehr 227 4.3 La neutralité anglaise durant les « troubles » 233 4.4 Le déclin du commerce à Bouchehr 248 4.5 Le « dégoût » de Karim Khan pour les Anglais 251 4.6 L’expédition contre Ormuz 259 4.7 L’expédition contre l’île de Kharg 266 4.8 L’expulsion de Mir Muhanna de l’île de Kharg 278 4.9 L’abandon de l’établissement anglais de Bouchehr 286 4.10 Facteurs ayant conduit au retrait de Bouchehr 289 CHAPITRE 5 : BOUCHEHR DE LA TOURMENTE À LA PAIX (1769-1820) 5.0 Introduction 297 5.1 Les Anglais et l’île de Kharg 298 5.2 L’attitude perse envers les Anglais 304 5.2.1 Négociations sur une réinstallation à Bouchehr 304 5.2.2 La piraterie commise par les Perses 307 5.2.3 Chantages perses 314 5.2.4 La libération des Européens de Perse 323 5.3 La réinstallation de l’établissement de Bouchehr 328

11 5.4 Les derniers efforts de Karim Khan 330 5.5 Le commerce à Bouchehr de son rétablissement à la mort de Karim Khan : 1775-1779 334 5.6 Le déclin de la dynastie Zand, 1779-1799 337 5.7 Le commerce entre la mort de Karim Khan (1779) et la chute de la dynastie Zand (1795) 340 5.8 L’établissement de la dynastie Kadjar, 1795-1799 345 5.8.1 Le commerce à Bouchehr 345 5.8.2 Le commerce à Bassora 346 5.8.3 Le commerce dans le Golfe 349 5.9 La croissance de la valeur du commerce anglais avec Bouchehr, 1800-1820 351 5.9.1 Les missions 352 5.9.2 Mesures visant à encourager le commerce 354 5.10 Le commerce de Bouchehr en temps de paix, 1800-1820 355 5.10.1 Les importations de Bouchehr depuis l’Inde 355 5.10.2 Les exportations de Bouchehr vers l’Inde 355 5.10.3 Le commerce du comptoir de Bouchehr 355 5.10.4 Le commerce de la Compagnie des Indes Orientales avec le Golfe, 1800-1820 361 5.11 Facteurs politiques du commerce de Bouchehr 362 CHAPITRE 6 : CONCLUSION 6.0 Introduction 367 6.1 Le retrait des Anglais de Bandar Abbas 368 6.2 L’abandon de l’établissement anglais de Bandar Rig, 1756 370 6.3 L’abandon de l’établissement hollandais de l’île de Kharg, 1766 371 6.4 L’abandon de l’établissement anglais de Bouchehr, 1769 372 6.5 Conclusions générales 374 Bibliographie sélective 379

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13 Préface Entre la mort de Nadir Shah, en 1747, et l’établissement de la dynastie Kadjar en 1795 s’écoulèrent 48 ans de règne de la dynastie Zand enPerse, pendant lesquels le commerce dans le Golfe déclina et les comptoirs européens fermèrent dans plusieurs ports. Les historiens ont proposé des raisons diverses et infondées à ce déclin. Grâce à une utilisation approfondie de sources primaires, cet ouvrage tente de fournir une interprétation plus logique et plus raisonnée de ces développements à la place des arguments plus anciens et mal fondés. Dans cet ouvrage, l’auteur défend l’idée selon laquelle la première cause du déclin du commerce et de l’abandon des établissements commerciaux de Bandar Abbas fut les « troubles », ou les luttes de pouvoir dans la région. D’une part, il y eut la lutte pour le contrôle général de la Perse qui eut pour conséquence la ruine du commerce. D’autre part, les perturbations dans la région de Bandar Abbas, amenées par Mulla ‘Ali Shah, le cheikh des Bana Ma’in, Cheikh Rashid et les Arabes Charak, qui furent la cause principale du retrait de ce port. L’arrêt du commerce à Bandar Rig et à l’île de Kharg fut causé par des soulèvements fomentés par le chef de tribu local, Mir Muhanna. D’après les Anglais, la principale cause du retrait de leur établissement de Bandar Rig fut le conflit entre Mir Muhanna et Karim Khan à propos de Bandar Rig. Mais Mir Muhanna soupçonnait que les Anglais étaient ses ennemis et qu’ils étaient les alliés de Karim Khan, le chef perse, ce qui aurait causé leur expulsion. Les Hollandais, pour leur part, furent chassés de l’île de Kharg après avoir uni leurs forces avec Bouchehr en attaquant Mir Muhanna sur les ordres de Karim Khan. À Bouchehr, le cas était différent. Même si les Anglais étaient restés

14 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 neutres dans les conflits, ils ne pouvaient pas éviter les dangers. Ils avaient connu des pertes à cause de Mir Muhanna mais Karim Khan pensait que les Anglais refusaient de l’aider à lutter contre le Mir. La colère de KarimKhan, sa détermination à ne pas recevoir les Anglais en audience et la peur que son frère, Zaki Khan, détienne l’agent anglais à Bouchehr, furent toutes des raisons qui encouragèrent l’abandon de l’établissement anglais là-bas. Enfin, lorsque la dynastie Kadjar prit le contrôle de toutes les provinces perses au début du XIXe siècle, la valeur du commerce anglais avec la Perse s’accrut considérablement. La corrélation entre l’agitation politique et les piètres résultats commerciaux sera démontrée étape par étape et en détail.

15 Note sur la translittération Dans cet ouvrage, un système de translittération conventionnel, simplifié mais cohérent a été utilisé pour les mots et les noms propres arabes et persans. Le ‘ain est représenté par ’ et la hamza par ‘ : la hamza est omise au début des mots. Le ta’ marbuta apparait comme [h] sauf dans l’idafah, quand il est [t]. Les exceptions habituelles ont été faites lorsque les auteurs utilisent une orthographe préférée pour leur nom, et pour des mots qui sont bien connus des lecteurs non spécialistes. Les principales sources primaires utilisées pour cette étude employaient des façons d’écrire les noms arabes ou persans largement inexactes : dans l’intérêt des autres chercheurs, il semblait donc particulièrement nécessaire d’être précis sur les noms des principaux lieux et acteurs. Il est fait référence dans l’introduction aux variations de l’anglais et de l’orthographe trouvées dans les documents originaux, et les noms étrangers sont évidemment les éléments les plus déformés, particulièrement après deux ou trois cycles de copie. Certain noms résistent résistent encore à une certitude absolue quant à leur orthographe et ils ont été laissés tels quels.

16 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Liste des tableaux Nombre d’hommes et de bateaux employés dans la pêche à la perle, début du XIXe siècle Commerce hollandais avec la Perse, 1680-1682 Dépenses de l’établissement anglais de Bandar Abbas, 1755-1760 L’équipe en charge de l’eau sur Kharku : liste des victimes Bilan du commerce à Bouchehr, juillet 1767 – décembre 1768 Biens trouvés sur Kharg Le commerce à Bouchehr en 1776 Importations de drap fin à Bassora et Bouchehr, 1777 Sommaire des marchandises exportées de Bombay à Bouchehr, 1787-1792 Laine de Kerman exportée de Bouchehr à Bombay, 1790-1795 Sommaire des marchandises exportées de Bombay à Bassora, 1787-1792 Coût du cuivre européen, 1791-1796 Cuivre européen importé et vendu, 1791-1796 Prix du cuivre de Bassora, 1791-1796 Commerce de la Compagnie des Indes Orientales entre Surate et le Golfe, 1794-1799 Commerce marchand local entre Surate et le Golfe, 1794-1799 Tissu commandé par Bouchehr, 1800 Estimation des marchandises requises à Bouchehr, 1801-1804 Comptabilité du comptoir de Bouchehr – Dépenses Comptabilité du comptoir de Bouchehr – Recettes Prix des marchandises sur le marché de Bouchehr, 1812 Prix des marchandises vendables à Bouchehr, 1812 Valeur des exportations de la CIO vers le Golfe, 1801-1811 1.1. 2.1 2.2 4.1 4.2 5.1 5.2 5.3 5.4 5.5 5.6 5.7 5.8 5.9 5.10 5.11 5.12 5.13 5.14 5.15 5.16 5.17 5.18 85 116 163 278 291 303 335 336 341 342 344 347 348 348 350 350 356 356 357 357 359 360 362

17 Cartes Carte de localisation du Golfe Le Golfe et les principales routes maritimes vers l’Europe et l’Inde Entrée du Golfe La Perse sous la dynastie Zand, 1751-1795 La côte perse La partie centrale du Golfe Partie septentrionale du Golfe 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 18 22 24 28 32 34 36

18 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Carte n°1 - Carte de localisation du Golfe

19 Carte n°1 - Carte de localisation du Golfe ANGLAIS FRANÇAIS Abu Dhabi Abou Dabi Asalu Asalu BAHRAIN BAHREÏN Bandar Abbas (Gombroon) Bandar Abbas (Gombroon) Bandar Riq Bandar Rig Basidu Basaidu Basrah Bassora Bastak Bastak Behbehan Behbahan Borazjan Borazjan Bubiyan Is. Île Bubiyan Bushaib Boushaeab Bushire Bouchehr Cape Bang Cap Bang Cazaroon Cazeroon Charak Charak Dailam Daylam DASHTISTAN DASHTESTAN Dawhat Salwah Dawhat Salwah Doha Doha Failaka Is. Île Failaka FARS FARS Farur Farur Firuzabad Firuzabad Ganawah Ganaveh Grain Grain

20 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Greater Tunb Grande Tomb Gulf of Oman Golfe d’Oman Henjam Hengam Hindurabi Hendourabi Hormuz Ormuz IRAQ IRAK JASK JASK Jazirat al Hamra Jazirat al Hamra Julfar Julfar Kalba Kalba Kangun Kangun Khamir Khamir Khark Kharg Kharku Kharku Khor Abdullah Khor Abdoullah Khor Fakkan Khorfakkan Khor Musa Khor Musa KIRMAN KERMAN Lar Lar Larak Larak LARISTAN LARESTAN Lesser Tunb Petite Tomb Lingah Lengeh Luft Luft MAKRAN MAKRAN Minab Minab Mughu Maghoh Musandam Peninsula Péninsule du Musandam

21 Muscat Mascate PERSIA PERSE QATAR QATAR Qatif Qatif Qays Kish (Qays) Qishm Qeshm Quoins Coins Ras Rakkan Ras Rakkan Shatt el Arab Chatt el Arab Shiraz Chiraz SIR SIR Siraf Siraf Sirri Sirri Tahiri Tahiri TANG-I SIR TANG-I SIR The Gulf Golfe Wakrah Wakrah Zubair Zubair Zubarah Zoubara CARTE N°1 - CARTE DE LOCALISATION DU GOLFE

22 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Carte n°2 - Le Golfe et les principales routes maritimes vers l’Europe et l’Inde

23 Carte n°2 - Le Golfe et les principales routes maritimes vers l’Europe et l’Inde ANGLAIS FRANÇAIS Alexandria Alexandrie Antwerp Anvers ARABIA ARABIE Arabian Sea Mer d’Arabie Bahrain Bahreïn Basra Bassora Black Sea Mer Noire Bombay Bombay Caspian Sea Mer Caspienne Hormuz Ormuz Jedda Djeddah London Londres Mediterranean Sea Mer Méditerranée Mocha Mocha North Sea Mer du Nord PERSIA PERSE River Euphrates Euphrate River Nile Nil River Tigris Tigre Surat Surate Maritime trade routes Routes commerciales maritimes

24 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Carte n°3 - Entrée du Golfe

25 Carte n°3 – Entrée du Golfe ANGLAIS FRANÇAIS Abu Musa Abou Moussa BALUCH BALOUTCHES Bandar Abbas (Gombroon) Bandar Abbas (Gombroon) Bani Farur Bani Farur Banu Ma’in Banu Ma’in Basidu Basaidu Charak Charak Clarence Strait Détroit de Clarence Farur Farur GARMSIR GARMSIR Greater Tunb Grande Tomb Gulf of Oman Golfe d’Oman Henjam Hengam Hormuz Ormuz HUWALAH HOULA Jask Jask Jazirat al Hamra Jazirat al Hamra Julfar Julfar Kalba Kalba Khamir Khamir Khor Fakkan KhorFakkan kilometres kilomètres KIRMAN KERMAN Kung Kung Lar Lar Larak Larak

26 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Lesser Tunb Petite Tomb Lingah Lengeh Luft Luft Minab Minab Mughu Maghoh Musandam Peninsula Péninsule du Musandam OMAN OMAN PERSIA PERSE QAWASIM QAWASIM Qays Kish (Qays) Qishm Qeshm Qishm island Île de Qeshm Ras Bustanah Ras Boustana Sha‘m Sha‘m SIR SIR Sirri Sirri The Gulf Golfe

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28 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Carte n°4 - La Perse sous la dynastie Zand, 1751-1795

29 Carte n°4 – La Perse sous la dynastie Zand, 1751-1795 ANGLAIS FRANÇAIS AFGHANISTAN AFGHANISTAN ARABISTAN ARABISTAN ARDELAN ARDALAN ARMENIA ARMENIE Astarabad Astarabad AZERBAIJAN Azerbaïdjan Baghdad Bagdad BALUCH BALOUTCHES Bandar Abbas (Gombroon) Bandar Abbas (Gombroon) Basrah Bassora BEHBEBAN BEHBAHAN Bushire Bouchehr Caspian Sea Mer Caspienne DAGHISTAN DAGHESTAN DASHTISTAN DASHTESTAN FARS FARS GARMSIR GARMSIR GILAN GILAN Grain Grain Gulf of Oman Golfe d’Oman Herat Hérat Isfahan Ispahan Julfar Julfar Kalat Kalat Khark Kharg KHURASAN KHORASAN

30 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Kirman Kerman KIRMAN KERMAN Lar Lar LARISTAN LARESTAN LURISTAN LORESTAN MAKRAN MAKRAN MAZANDARAN MAZANDARAN Meshhed Mashhad Mosul Mossoul Muscat Mascate PERSIA PERSE River Euphrates Euphrate River Tigris Tigre Shiraz Chiraz SHIRVAN CHIRVAN SISTAN SISTÂN Tabriz Tabriz TANGISTAN TANGESTAN The Gulf Golfe TURCOMAN TURCOMANS Yazd Yazd kilometres kilomètres

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32 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Carte n°5 - La côte perse

33 Carte n° 5 – La côte perse ANGLAIS FRANÇAIS kilometres kilomètres Asalu Asalu Bandar Riq Bandar Rig Bushire Bouchehr Cape Bang Cap Bang Cazeroon Cazeroon Dailam Daylam DASHTISTAN DASHTESTAN FARS FARS Ganawah Ganaveh HUWALAH HOULA Kangun Kangun Khark Kharg Kharku Kharku PERSIA PERSE Shiraz Chiraz Tahiri Tahiri TANG-I SIR TANG-I SIR The Gulf Golfe

34 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Carte n°6 - La partie centrale du Golfe

35 Carte n°6 – Partie centrale du Golfe ANGLAIS FRANÇAIS kilometres kilomètres Asalu Asalu BAHRAIN BAHREÏN Bushaib Boushaeab Hindurabi Hendourabi HUWALAH HOULA Kangun Kangun PERSIA PERSE Qatif Qatif Qays Kish (Qays) Tahiri Tahiri The Gulf Golfe Zubarah Zoubara

36 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Carte n°7 - Partie septentrionale du Golfe

37 Carte n°7 – Partie septentrionale du Golfe ANGLAIS FRANÇAIS kilometres kilomètres Bandar Riq Bandar Rig BANI KA’B BANI KA’B Basrah Bassora Behbehan Behbahan Bushire Bouchehr Cape Bang Cap Bang Dailam Daylam DASHTISTAN DASHTESTAN Ganawah Ganaveh IRAQ IRAK Khark Kharg Kharku Kharku Khor Abdullah Khor Abdullah PERSIA PERSE The Gulf Golfe Zubair Zoubair

38 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820

33 Glossaire Les entrées de ce glossaire sont indiquées enitaliques gras la première fois qu’elles sont mentionnées dans chaque chapitre. Par la suite, seuls les mots étrangers utilisés comme tels restent en italiques. Les autres mots ont tous figuré à un moment ou à un autre dans des dictionnaires français. Certains travaux ont été particulièrement utiles dans la compilation de ce glossaire. Le plus important d’entre eux estHobson-Jobson:AGlossary ofColloquial Anglo-IndianWords andPhrases (voir la note de bas de page pour l’entrée «Tissus à la pièce » de ce glossaire). On peut citer également The Oxford Companion to Ships and the Sea, publié par Peter Kemp (Londres : Oxford University Press, 1976), l’ Encyclopedia Britannica, et un large éventail de récits de voyage contemporains. Les titres mentionnés dans la Bibliographie sélective ne sont aucunement exhaustifs. Abba Alun Arac/Arak Arzee Mot arabe : pèlerine portée par dessus les vêtements et qui est semblable à une cape. S’écrit aussiabaya. Dans ce contexte probablement de l’hydroxyde d’aluminium, utilisé comme tournant (liant) pour la teinture. Mot arabe : boisson alcoolisée qui peut être fabriquée à partir de dattes, de sève de cocotier, de moût de raisin ou de riz, et parfois parfumée à l’anis. Mot arabe ; pétition.

34 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Ase fétide (assa-foetida) Aune (longueur) Bafta (Taffetas) Baggala/ baghla Banian Batil Baylo Bdellium Benjoin Bézoard Bois/racines de teinture Boutida Brick (Aussi en hindi : hing ) Gomme-résine à l’odeur nauséabonde utilisée dans la cuisine indienne ; censée soigner les flatulences. Parfois utilisée aussi dans la cuisine occidentale. L’aune était l’unité de mesure classique, et néanmoins variable, pour les tissus de laine auMoyen Âge. L’aune anglaise mesurait 45 pouces (1,143 m), mais dans la région concernée par cette étude elle mesurait environ 36 pouces (91,44 cm). Mot persan qui signifie tissé. Calicot (voir ce mot) pour lequel Bharuch était particulièrement renommée, mais le mot bafta a été aussi utilisé ultérieurement pour du tissu de soie. Vaisseau arabe à deux mâts avec une traverse à imposte finement sculptée, qui rappelle le galion ou le kotiya indien. Aucun n’est en usage actuellement. Marchandindienhindou, généralementoriginaireduGoudjerate, habitant dans la péninsule arabique ou en Perse. Vaisseau arabe à deux mâts aux lignes fines et rapide sur l’eau. Aucun n’est en usage actuellement. À ne pas confondre avec les types indiens, Batel et Batella. Mot italien ; premier terme utilisé pour désigner les émissaires vénitiens auprès de la Porte ; appliqué dans tout le Golfe à des hauts représentants britanniques. Gomme-résine, de la famille de lamyrrhe, produite par des arbres du genreCommiphora . Appelé également baume (de Galaad). Une variété locale était appelée gugulon ou guggulu. Mot arabe signifiant encens de Java ; apparaît aussi en anglais archaïque comme «benjamin». Encens produit par des arbres du genreStyrax . Concrétion de pierre que l’on trouve dans l’estomac d’animaux, en particulier les chèvres sauvages du même nom, utilisée en médecine traditionnelle. Sauf indication contraire, en général, voire toujours, de la garance ( Rubia tinctoriumou cordifolia ), qui donne une teinte rouge (alizarine). Type de bafta (taffetas) (voir ce mot) originaire de Surate. Aussi boutidar . Vaisseau à deux mâts, gréé en carré à la fois sur le mât avant et sur le mât principal.

35 GLOSSAIRE Brigantin(e) Cadmie (des fourneaux) Calicot Camphre Casse Chabdar Chalon Chappa Chintz Choppar Churl Cipaye Coja Coloquinte officinale Corge Cossas Vaisseau à deux mâts, gréé en carré sur le mât avant mais avec le mât principal gréé dans le sens de la longueur. Lapis tutiae , forme latinisée de mots persan et arabetutiya : zinc. Généralement appelée « tutie », ou « tutie fossile » un oxyde ou un minerai de zinc mélangé à de l’argile. Produit dans la province de Kerman. Voir aussi toutenague. Tissu de coton fin originaire de Calicut, imprimé demotifs colorés. Mot arabe : cristaux aromatiques résineux tirés de l’arbre Cinnamomum camphora. Dans ce contexte, probablement « cannelle de Chine » ou fausse cannelle, écorce deCinnamomumcassia. Les « fleurs de cannelier » étaient les jeunes fruits séchés de l’arbre. La véritable cannelle venait de l’arbre C. zeylanicum . Mot persan signifiant « gardien des clés » : serviteur des nobles indiens ou persans. Du nom de la ville française de Chalons-sur-Marne : tissu de laine ou de fil peigné (worsted) léger à armure sergé. Utilisé principalement pour les doublures. Tissu à la pièce non identifié. Tissu de coton indien imprimé ou peint, souvent un calicot peint, hautement lustré. Généralement appelé « indiennes » ou « perses ». Voir Chabdar Mot espagnol : emballage traditionnel en cuir de vache utilisé pour le transport de l’indigo. Unité de mesure de poids de l’indigo (entre 4 et 5 maunds) Mot persan : soldat indigène. Mot persan : titre de respect. Citrullus colocynthis, gourde cultivée qui possède une pulpe amère, utilisée comme purgatif. Mot arabe : un lot ou paquet de 20 pièces de toile. Mousseline fine au tissage serré. Probablement du mot arabe khassa, signifiant spécial.

36 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Cotre Curcuma Dhow Dinghy Drap (Kaki) Ducat Firman Galbanum Galère Galiote à bombe Gallivat Ghee/ghi Gillopdar Goélette (schooner) Terme appliqué diversement à différents types de petits voiliers rapides à un mât, ou à des bateaux d’une douzaine de rames et à deux taille-vent. Mot arabe. Genre de plantes fournissant plusieurs teintures et épices, plus particulièrement le curcuma, issu duCurcuma longaou C. domestica , mais aussi l’amarante. En français : boutre. Ce n’était pas le terme générique qui est à présent usité pour toute embarcation locale. Le mot décrit les plus grands bateaux indiens ou arabes à gréement latin de l’époque. Mot hindi. Bateau considérablement plus grand que le dinghy moderne, originaire de l’Inde occidentale. Avec deux mâts et deux voiles hors-bord plus un foc et une voile de senau. Tissu marron ou gris terne. Pièce d’or, originaire de Venise, mais utilisée aussi en Hollande et ailleurs en Europe. La pièce d’or la plus utilisée de l’empire ottoman. Mot arabe (en persan farman ) : ordre ou décret du Shah Résine aromatique amère utilisée dans l’encens et dérivée des plantes du genreFerulaaussi appelée férule gommeuse. Dans ce contexte, plus proche de la galéasse, c.-à-d. un grand navire (jusqu’à 150 pieds, soit 45 m) avec deux ou trois mâts et une rangée de rames. Ketch (voir cemot) équipé d’un ou deuxmortiers lourds destinés à bombarder des cibles sur la terre ferme. Parfois appelé bombarde. L’origine du mot est contestée : bien qu’il partage sa dérivation avec la yole (« jolly-boat ») et le gellywatte, il était bien plus grand que ces deux types de bateau. Il s’agissait plutôt d’une galiote, une galère plus petite à un seul mât, spécialement adaptée pour aborder d’autres bateaux. Il ne s’agissait PAS du petit dhow du Golfe connu sous le nom dejalbut . Mot hindi : beurre clarifié. Mot persan : conducteur de mules ou de chevaux de bât. Voilier avec des voiles en long sur deux mâts ou plus (la plupart en avaient deux). À l’époque, ils avaient aussi des huniers carrés.

37 Gomme ammoniaque Gourabe Gugulon Gunny (jute) Guz Humhum Hurtaul Hyacinthe Jujube Kalanthar Kath (Catéchu) Ketch/quaiche Kia/Kaya GLOSSAIRE Gomme résine aromatique issue de la plante perse Dorema ammoniacum , utilisée pour ses propriétés médicinales. Mot arabe signifiant corbeau : caboteur pouvant transporter jusqu’à 300 tonnes, avec un ou deux mats à gréement latin selon la taille ; les plus petits avaient aussi des rames. Voir bdellium. Mot marathi : toile à sac grossière en jute, ou sac. Le terme est encore utilisé dans la région. Ancienne unité de mesure indienne. Sous les Moghols, elle a été standardisée à 33 pouces (83,82 cm). Au début de la période étudiée, elle mesurait 37 ½ pouces (95,25 cm) pour le tissu et 27 pouces (68,58 cm) pour la soie et les tapis, tandis que le Guz Shaw ou shah (voir ce mot) mesurait environ 38 pouces (97 cm). Tissu épais et solide utilisé comme pèlerine à la saison froide. De l’arabe : hammam ; bain turc (communément ‘hummum’), d’où il tiendrait son origine. Mot hindi : orpiment (trisulfure d’arsenic), dépôt jaune vif issu de sources chaudes utilisé pour la teinture et comme pigment par les artistes. Jacinthe : variété rouge/orange/jaune du zircon. Fruits du genre Ziziphus (dans ce contexte Z. mauritianad’Inde). La variété chinoise plus sucrée vient du Z. jujuba . Utilisée en confiserie et comme remède médicinal. Mot persan : magistrat ou haut fonctionnaire local en Perse, en particulier dans les communautés arméniennes. Mot hindi : produit astringent extrait des plantes du genre Acacia qui sont indigènes en Inde. Utilisé pour la teinture et le tannage. Généralement appelé cachou à l’époque, et catechudans les dictionnaires anglais. Voilier à deux mâts. Le mât le plus petit (misaine) étant à l’arrière du mât principal, cela laissait un grand espace libre à l’avant, ce qui permettait de loger de lourds mortiers sur certains navires (voir Galiote à bombe). Haut fonctionnaire ottoman.

38 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Kismis (sultanine) Labdanum Lac Ladanum Lakh Lascar Lunghi Mahmoudi Maund/Maon Mogadooti Morah Mulmul Muramath Muster Nakhoda Naphte Ou Kishmish. Petit raisin sucré sans pépin, ou raisin frais. Variante orthographique du ladanum (voir ce mot). i) Unitédemesureindienne,toujoursenvigueur,correspondant à 100,000 ; ii) résine rouge utilisée pour la teinture et le vernis (cf. gomme laque, vernis laque et pigment laqué). Gomme résine odorante de couleur foncée issue du ciste à gomme, Cistus ladanifer , utilisée en parfumerie. Voir Lac (i). Mot arabe : plus communément unmatelot indigènemais, à l’époque, le mot désignait également un soldat ou un artilleur indigène. Mot hindi : longueur de coton portée comme pagne, ou sarong. Tenue nationale en Birmanie. Appartient toujours à la lingua franca du Golfe. Pièce en argent perse (Mahmudi). 100 mahmoudis = 1 toman (voir ce mot). En 1721, une roupie de Bombay (voir ce mot) = 4 mahmoudis ; en 1758 = 5-6 mahmoudis ; en 1791-6 = 10 mahmoudis ; en 1812 – 8 ¼ mahmoudis. 1 mahmoudi = 2 shahis (voir ce mot). Généralement considérée dans la comptabilité de la Compagnie des Indes Orientales comme valant 8d. Mot hindi : unité de poids la plus commune en Asie de l’ouest. Tissu fait de soie muga (du Bengali : soie sauvage) provenant de l’Assam. Unité de mesure de poids équivalente à 4 candis : environ 2000 livres ou une tonne. Mot hindi : mousseline. Tissu à la pièce (voir ce mot) non identifié. Mot d’origine portugaise : échantillon, patron. Mot persan : skipper de toute embarcation indigène ou d’un pays dans le Golfe. Mot arabe : pétrole. Non pas l’hydrocarbure connu aujourd’hui sous le nom de naphte mais le suintement naturel d’une huile volatile en Perse et en Azerbaïdjan. Composant du feu grégeois.

39 Noix de galle Oliban Palempore Pattamar Raqam Réal (Riyal/Rial) Roupie Sannas Sappan Scammonée Seer Sel d’ammoniac Sémentine Sempiterne GLOSSAIRE Galles du chêne, produisant un acide tannique utilisées comme tournant (liant) pour produire une teinture noire. Encens, issu des arbres du genreBoswellaen Arabie méridionale. Tissu de chintz peint à la main ou imprimé au pochoir provenant d’Inde, utilisé particulièrement comme couvre-lit (courtepointe). i) Boutre rapide à deux mâts provenant d’Inde occidentale avec une coque ouverte et une voile arrière hors-bord supplémentaire. Utilisé pour les communications rapides à l’époque ; ii) Par extension, le messager qui voyageait un tel navire Mot persan : décret impérial. Thaler de Marie-Thérèse (a donné son nom au dollar). Parfois mentionné comme Thaler, dollar espagnol ou couronne allemande. Monnaie privilégiée en Arabie jusqu’au moins les années 1960. Mot hindi. Pendant des siècles, la monnaie standard de l’Empire mogholetdel’Indebritannique,etaujourd’huidel’Indemoderne. Comportait plusieurs types et plusieurs valeurs à l’époque mais 10 roupies de Bombay (Rs) valaient à peu près 1£. Les sannoes (sic) étaient des tissus à la pièce (voir ce mot) bengalis d’un type exporté en Angleterre. Bois de teinture (rouge) plus communément connu sous le nom de bois-brésil (pernambouc) ( Caesalpinia sappan). Les racines séchées du Convolvulus scammonia , utilisées comme purgatif (fort). Mot hindi. Unité de poids indienne équivalente à 2,057 livres. Il y avait 40 seers dans un maund standard (voir ce mot). Utilisé aussi comme mesure liquide d’environ un litre. Chlorure d’ammonium. Parmi ses nombreux usages, remède contre le rhume et la toux. Graines possédant des propriétés anthelminthiques (vermifuges). Produites par la santonine ( Artemisia maritima ), l’une des armoises. Twill en laine résistant (d’où son nomdérivé) très importé d’Angleterre au XVIIe et au XVIIIe siècle. Parfois appelé « perpétuane ».

40 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Senau Serang Shah Shahbandar Shahi Shroff Sloop Souchet comestible Tabis Taranquin (tranky) Terre (rouge) Tindal Tissus à la pièce Navire marchand ; le plus grand deux-mâts de l’époque, gréé comme un brick (voir ce mot) mais disposant d’une voile de senau supplémentaire. Mot persan : contremaître. Navigateur ou maître d’équipage sur les navires indiens. Mot persan signifiant royal. Indique une unité demesure plus grande que l’unité standard (cf. ‘king-size’, grand format). Mot persan : capitaine de port ou chef des Douanes. Monnaie persane : 200 shahis équivalaient habituellement à 1 toman (voir ce mot). Voir aussi Shah. Mot arabe : changeur. Pendant la période étudiée, terme neutre pour désigner un petit bateau de guerre à gréement en carré, avec habituellement deuxmâts. Racine aromatique, au parfum de gingembre, du carex, Cyperus longus . Utilisé en parfumerie. Mot arabe : quartier de Bagdad d’où provenait le tissu. Le tabis était un tissu moiré ou rayé, généralement en soie. Mot probablement dérivé du persan : les Portugais au XVIe siècle utilisaient lemot terranquim . Nomcommun à l’époque pour différents types de bateaux rapides navigant au plus près du vent, aux lignes fines et généralement avec une très grande voile latine. Transportant plus de 100 tonnes et capable de porter 200 hommes ; souvent assimilé au batil (voir ce mot). Ocre rouge. Oxyde de fer rouge (oxyde ferrique) que l’on trouve dans des dépôts naturels (notamment l’île d’AbouMoussa à Sharjah). Mot malayalam : chef matelot sur un navire indien. À l’origine, exportations indiennes de tissus de coton dans des longueurs standard. Leurs types étaient légion : en 1886, le glossaire classique anglo-indien deHobson-Jobson notait : «Rien n’est plus difficile que de trouver des explications intelligibles sur la distinction entre les nombreuses variétés de matériaux en coton autrefois exportés d’Inde en Europe sous une variété encore plus grande de noms ; les noms et le commerce de ces matériaux étant également généralement obsolètes. » *

41 Toman Topaz Toutenague Vermeil ou Vermillon Vitriol bleu Wakil * Henry Yule et A.C. Burnell, Hobson-Jobson : a glossary of colloquial Anglo-Indian words and phrases, and of kindred arms, etymological, historical, geographical and discursive, (Londres : John Murray, 1886), s.v. ‘bafta’. GLOSSAIRE Mot persan : toujours la monnaie de l’Iran. Pendant la période étudiée, sa valeur chuta d’environ £3 7s à environ £1. Sa valeur locale était en général d’environ £3 ou roupies (voir ce mot). Voir Shahi et Mahmoudi. Chrétien indo-portugais. Mot provenant en partie de l’arabe : zinc. À proprement parler, alliage de zinc, de cuivre et de nickel. Utilisé librement dans le commerce en Inde pour le zinc et l’étain. Voir aussi cadmie. Plaqué argent ; aussi bronze plaqué. Cristaux de sulfate de cuivre, utilisés à l’époque en médecine. Mot arabe : agent, mandataire ou fondé de pouvoirs. Également le titre utilisé par Karim Khan, qui n’adopta pas le style du Shah.

42 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820

43 Introduction

44 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820

45 Objectifs de cette étude Plusieurs siècles se sont écoulés depuis le phénomène d’essor et de déclin du commerce européen dans le Golfe, et l’abandon des établissements commerciaux anglais et hollandais, qui couvrit la période allant de 1620 à 1820. Pendant tout ce temps, aucun chercheur n’a proposé d’étude détaillée ni d’interprétation logique et raisonnée de ces événements. L’objectif premier de cet ouvrage est de proposer une telle explication et de corriger les récits erronés du Gazetteer of the Persian Gulf, ‘Oman and Central Arabia, compilé par Lorimer entre 1908 et 1914, et ainsi veiller à ce qu’à l’avenir les érudits cessent de reproduire les erreurs en s’appuyant par trop sur cette source très importante pour l’histoire et la géographie du Golfe. 1 Par exemple, Lorimer relate certains événements qui se produisirent entre 1716 et 1763 et les décrit comme ayant entraîné l’abandon par les Anglais du comptoir de Bandar Abbas en 1763, mais il n’établit aucun lien entre les événements et cet abandon. Il fait état des « troubles » à Bandar Abbas sans dire qu’ils avaient engendré l’abandon, et note seulement que l’agent anglais est parti « soudainement » sur ces entrefaites. Cette étude montrera que ces « troubles », qui consistaient essentiellement en luttes de pouvoir entre les peuples du Golfe, furent la cause principale du départ 1 John Gordon Lorimer, Gazetteer of the Persian Gulf, ’Oman and Central Arabia, 2 volumes (Calcutta: Superintendent of Government Printing, 1908-1915)

46 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 de Bandar Abbas. En ce qui concerne Bandar Rig, Lorimer rapporte l’expulsion anglaise en 1756 et accepte l’idée de Wood, l’agent anglais, selon laquelle elle fut orchestrée par les Hollandais, qui souhaitaient reprendre Bandar Rig pour eux-mêmes. L’expulsion des Hollandais de l’île de Kharg en 1766 a été attribuée à tort par Lorimer à l’absence de rentabilité du comptoir de Kharg et aux risques encourus. La responsabilité de l’abandon du comptoir anglais de Bouchehr en 1769 a été attribuée par Lorimer à Morley, le résident en place. En réalité, la cause principale était l’hostilité de Karim Khan et la menace imminente venant de Zaki Khan. John Perry, l’auteur deKarimKhan Zand , 2 a utilisé leGazetteerde Lorimer comme l’une de ses sources principales et considère l’abandon anglais de Bandar Abbas comme une simple répercussion de la guerre de SeptAns entre les Anglais et les Français, ce qui est totalement incorrect. Pour ce qui est de Bandar Rig, Perry accepte l’interprétation contemporaine selon laquelle les Anglais tenaient les Hollandais responsables de « machinations » mais il pense également que l’opposition de Mir Muhanna aurait pu être une cause. Il ne propose aucune explication à l’expulsion des Hollandais de l’île de Kharg, mais se trompe à nouveau en attribuant le retrait des Anglais de Bouchehr à la « jalousie » de Moore, l’agent anglais de Bassora, vis à vis de la prétendue plus grande importance commerciale de Bouchehr, et à l’antipathie personnelle qu’il semblait nourrir à la fois envers les Perses et envers l’ambassadeur anglais, Skipp. Bien que John Kelly suive Lorimer dans son récit de l’histoire de ce qu’on appelait dans l’ensemble la piraterie dans le Golfe, il défend l’idée selon laquelle « on considère généralement que la piraterie a eu un effet dépresseur sur le commerce. » 3 Mais cet ouvrage montre que le commerce a commencé à prospérer précisément pendant la période (1804 à 1820) où la piraterie était censée avoir cours (voir ci-dessous pour un développement plus approfondi sur cette question). Jila Sajadi 2 John R. Perry, KarimKhan Zand: a History of Iran, 1747-1779 (Chicago: University of Chicago Press, 1979). 3 John B. Kelly, Britain and the Persian Gulf, 1795-1880 (Oxford: Clarendon Press, 1968), p. 251.

47 a consacré sa thèse sur « Le commerce de la Compagnie des Indes Orientales avec un port iranien à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècles » au commerce dans le Golfe. L’auteur y étudie le commerce effectué à travers Bouchehr et passe en revue les différents facteurs qui semblent en avoir déterminé les caractéristiques. Malheureusement cette thèse n’en dit pas plus que le paragraphe suivant sur le retrait du comptoir de Bouchehr : 4 Après six ans de fonctionnement à Bouchehr, la Compagnie a abandonné sa résidence là-bas en 1769. Cela était dû à la détérioration du commerce ainsi qu’à un différend entre Karim Khan et la Compagnie. Entre autres raisons à cela, il était évident que le Khan n’était satisfait ni commercialement ni politiquement des activités de la Compagnie dans ses dominions. Une autre thèse sur ces mêmes grandes questions fait curieusement l’impasse sur l’année clé 1747 : il s’agit de celle de Khalid Khalifa Al Khalifa sur « Commerce et Conflits : les comptoirs de la Compagnie anglaise des Indes Orientales dans le Golfe 1700-1747 ». 5 Ce qui est présenté dans cet ouvrage est donc un travail novateur. Sources documentaires Les sources documentaires de loin les plus importantes pour cette étude se trouvent dans : a) Les Journaux de Gombroon et Registres de la Résidence de Bouchehr dans la Bibliothèque et les Archives du Bureau de l’Inde à Londres. b) Les archives de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales (VOC) et du Département des acquisitions (Aanwinsten 1e 4 Jila Sajadi, ‘The East India Company’s Trade with and Iranian Port at the End of the 18th and Beginning of the 19th Century: a Geographical Study’, Non-Published PhD Thesis, University of Southampton, p. 29. 5 Khalid Khalifa Al Khalifa, ‘Commerce and Conflict: the English East India Company factories in the Gulf 1700-47’, Non-Published PhD thesis, University of Essex, 1988. INTRODUCTION

48 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Afdeling) des Archives Nationales Générales à La Haye. c) Les Journaux de Bassora, les Journaux du Département commercial et les Journaux du Département Secret et Politique dans les Archives de Bombay (aujourd’hui Archives de l’État du Maharashtra). Dans toute recherche sur les affaires de la Compagnie britannique des Indes Orientales, il convient de s’attacher à définir une date de début pour la recherche, dans la mesure où de nombreux registres et livres de comptes des comptoirs établis par la Compagnie à Gombroon, Ispahan et dans l’intérieur de la Perse pendant le règne des Shahs safavides sont perdus. Même si l’on jugeait utile d’étudier les toutes premières années du commerce anglais avec la Perse à partir de sources purement britanniques, l’entreprise serait vouée à l’échec par manque de documents fiables suffisants, que ce soit sur ce sujet précis ou sur tout autre aspect du commerce dans le Golfe entre 1620 et 1746. Par ailleurs, les recherches menées dans les archives de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales (VOC) aux Archives nationales générales à La Haye nous fournissent une grande quantité de sources documentaires primaires authentiques pour la même période. Il est utile de préciser que les Journaux de Gombroon ne donnent aucun renseignement sur les quantités annuelles d’importations et d’exportations faites pour le compte de la Compagnie britannique des Indes Orientales pendant la période où le port était le plus prospère. Pour les quelques mois précédant l’arrivée des ordres de Bombay demandant l’abandon du comptoir, cependant, on ne manque pas de documents sur la situation commerciale, ce qui met bien en évidence le fait que le commerce anglais en Perse était en déclin. Les journaux de Bassora (1763-1811) sont une source importante de renseignements sur le commerce dans le Golfe. Ces documents, qui occupent 12 volumes, sont en très mauvais état et ne se trouvent qu’aux archives de Bombay : il n’en existe aucun exemplaire à la Bibliothèque du Bureau de l’Inde à Londres. Cette source primaire est largement utilisée dans cette étude. Parmi d’autres sources primaires des archives

49 de Bombay utilisées, il y a les journaux du Département commercial de la Compagnie des Indes Orientales, les journaux du Département public et une sélection de manuscrits contenant le « Rapport sur le commerce de l’Arabie et de la Perse » (‘Report on the Commerce of Arabia and Persia’). Les Registres de la Résidence de Bouchehr dans la Bibliothèque du Bureau de l’Inde à Londres font aussi partie des sources primaires précieuses utilisées : ils ont été utilisés auparavant par des chercheurs, principalement pour des études historiques, mais de façon moins détaillée qu’ici et sans être liés à d’autres sources primaires. Le lecteur remarquera que lorsque des citations sont utilisées, il y a plus d’un système de translittération des noms propres dans cet ouvrage, voire aucun système. Au début du XIXe siècle et avant, les translittérations variaient d’une personne à l’autre et parfois un même auteur écrivait le même nom différemment dans la même lettre. Pour chaque citation, nous n’avons jamais tenté de corriger même les fautes les plus évidentes et le style de l’auteur original a été respecté à la lettre. Pour le reste de l’ouvrage, nous avons tenté d’appliquer un système uniforme et correct de translittération (voir la note séparée sur la translittération). Nous souhaitons également attirer l’attention sur le fait que la langue anglaise, à la fois dans sa grammaire et dans son orthographe, était très différente aux XVIIIe et XIXe siècles. De plus, le niveau de lettrisme chez les fonctionnaires britanniques ne semble pas avoir été particulièrement élevé et, peut-être à cause du volume de travail, les secrétaires qui copiaient les documents étaient inévitablement amenés à aggraver les erreurs commises dans les originaux. Ces bizarreries littéraires ont été conservées telles quelles afin d’éviter des erreurs supplémentaires. Les nombreuses erreurs commises par les historiens sont mises en évidencedans cet ouvragemaisunebrève revuede la littérature antérieure montre le peu d’attention spécifique généralement portée à l’étude du commerce dans le Golfe dans la période où il a connu ses plus grands défis. Le problème est parfaitement illustré par l’histoire détaillée de Philips, The East India Company 1784-1834 qui, en 374 pages, mentionne la Perse à huit reprises et le Golfe pas du tout : toutes les références INTRODUCTION

50 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 sont centrées sur les problèmes politiques ou militaires posés par la Perse. 6 D’autres ouvrages intègrent le commerce perse dans leur champ d’étude mais seulement du point de vue des Compagnies de Moscovie et du Levant, ou étudient le commerce de la Compagnie des Indes Orientales depuis l’intérieur de la Perse jusqu’au nord (la Russie). 7 Quelques autres études apportent un éclairage utile sans toutefois mettre le commerce dans le Golfe au centre de leurs préoccupations. Parmi celles-ci, Dutch Primacy in World Trade, 1585-1740 d’Israel attribue la primauté hollandaise à la structure de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales et à la politique interventionniste de l’état hollandais. Twilight of the Pepper Empire de Disney couvre seulement le début de notre période, mais soumet l’idée intéressante selon laquelle les Anglais ont été favorisés dans le Golfe par la signature du traité anglo-portugais de 1635. 8 En réalité, les Portugais étaient vaincus à ce moment, et cela est bien démontré dans les excellents ouvrages de Sanjay Subrahmanyam. Dans une réflexion fascinante sur le thème de ce livre, Subrahmanyam attribue le déclin portugais principalement au contexte politique localement hostile ou perturbé en Inde ; il considère que le pouvoir des Hollandais, le besoin qu’avait Shah ‘Abbas de contrôler et de taxer la route de la soie, et l’établissement des Anglais en Inde et dans le Golfe étaient des facteurs secondaires. 9 Subrahmanyam souligne également la fréquence de la force comme instrument dans le commerce européen 6 C.H. Philips, The East India Company 1784-1834 (Manchester: Manchester University Press, 1961).  7 Kenneth R. Andrews, Trade, plunder and settlement: maritime enterprise and the genesis of the British Empire 1480-1630 (Cambridge : Cambridge University Press, 1984) ; Holden Furber, Rival Empires of Trade in the Orient 1600-1800, (Minneapolis & London: University of Minneapolis Press & Oxford University Press, 1976). 8 Jonathan I. Israel, Dutch Primacy inWorld Trade, 1585-1740 (Oxford: Clarendon Press, 1989) ; A.R. Disney, Twilight of the Pepper Empire: Portuguese Trade in Southwest India in the early Seventeenth Century (Cambridge, Massachusetts : Harvard University Press, 1978).  9 Sanjay Subrahmanyam, The Portuguese Empire in Asia 1500-1700: a Political and Economic History (Londres : Longman, 1993).

51 dans la région. 10 Cet instrument n’était pas réservé à l’usage des Européens, et c’est ce que montre Calvin Allen, qui attribue l’augmentation de l’activité de Mascate dans le Golfe à la fin du XVIIIe siècle à sa nouvelle politique commerciale, conçue pour développer le commerce de Mascate en dominant les voisins et en éliminant les concurrents. 11 L’interconnexion entre le commerce et les facteurs politiques est bien établie dans la littérature. Seul un auteur s’est attardé sur la présence de la Compagnie des Indes Orientales dans le Golfe et il s’agit de Laurence Lockhart. Ses livres sur la carrière de Nadir Shah12 et sur la chute de la dynastie des Safavides aux mains des Afghans13 abordent les destinées de la Compagnie des Indes Orientales durant des temps troublés et fournissent un excellent contexte plus large. Il n’est pas dans leur objectif, cependant, d’étudier les détails et d’en tirer les conclusions en conséquence. En tout état de cause, il n’a pas utilisé les détails : comme il l’indique dans la bibliographie sur Nadir Shah, « Il y a indubitablement une grande quantité de choses à tirer des archives de la Compagnie néerlandaise des Indes Orientales ; je regrette beaucoup de ne pas avoir eu la possibilité d’examiner ces registres hollandais. » 14 Lorsqu’il en arriva à son livre ultérieur, il avait pu regarder les registres hollandais concernant uniquement Ispahan (et seulement couvrant une période de six mois) et il regrettait toujours « de ne pas avoir pu 10 Sanjay Subrahmanyam, The Political Economy of Commerce: Southern India 1500-1650 (Cambridge: Cambridge University Press, 1990). 11 Calvin H. Allen, ‘Sayyids, Shets and Sultans: Politics and Trade inMasqat under the Al Bu Sa‘îd, 1785-1914’, Non-Published PhD thesis, University of Washington, 1978. 12 Laurence Lockhart, Nadir Shah: a Critical Study based mainly upon Contemporary Sources (London: Luzac & Co, 1938).  13 Laurence Lockhart, The Fall of the Safavi Dynasty and the Afghan Occupation of Persia (Cambridge: Cambridge University Press, 1958).  14 Lockhart, Nadir Shah, p. 304.  INTRODUCTION

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