Power Struggles and Trade in the Gulf (1620-1820)

103 les Perses réclamèrent aux Français 13 ans d’arriérés de droits de douane parce qu’ils avaient commercé pendant 16 ans sans payer de taxes alors que leurs privilèges n’étaient valables que trois ans. Les Français résistèrent énergiquement et offrirent de nombreux présents, en vain ; le ‘petit Perse’, comme ils surnommaient le Shah, voulait être payé et il arrêta leurs agents et mit leur marchandise sous séquestre. En outre, les Perses leur avaient fait payer cher de temps en temps leurs activités de contrebande, et cela leur causa tant de problèmes qu’ils finirent par se décourager. En 1689, ils amenèrent un petit navire de Surate et, avec la vente de sa cargaison, payèrent les dettes douanières sur lesquelles ils s’étaient accordés avec le Shahbandar à 5% ; ils fermèrent ensuite leur factorerie et disparurent jusqu’en 1696, où ils amenèrent à nouveau un navire marchand de Surate et où, sur les ordres de la cour perse, ils furent traités comme desmarchands privés ordinaires, ce qui leur déplut fort. 36 En 1698 les Anglais portèrent l’accusation selon laquelle tous les navires français qui tentaient d’approcher le Golfe étaient des ‘corsaires’, 37 tandis que John Bruce, historien de la Compagnie des Indes Orientales, allait plus loin en disant que ‘…. La prise par les Français en 1693 de la flotte turque anglaise et hollandaise [c’est-à-dire qui commerçait avec laTurquie] devint une nouvelle incitation à encourager le commerce perse, et, pour la cour, à s’appuyer sur ce marché devenu profitable.’ 38 La même année que l’accusation anglaise (1698), la cour de France envoya Jean Billon de Cancerille, unmarchand deMarseille, en Perse en tant que secrétaire pour une mission religieuse, mais qui travaillait à un mémoire commercial. 39 Il y resta jusqu’à son retour en France en 1705 pour présenter son rapport intermédiaire sur les affaires commerciales en Perse, et visita la Perse une 36 ARA, Van Reede. 37 Sultan bin Mohammed al-Qasimi, The Myth of Arab Piracy in the Gulf (London: Croom Helm, 1986), p. 31. 38 Bruce, Annals , vol. 3, p. 160. 39 Sultan bin Mohammed al-Qasimi, Omani-French Relations 1715-1900, trans. B.R. Pridham (Exeter: University of Exeter Press, 1996), p. 9. CHAPITRE DEUX : BANDAR ABBAS (1623-1763)

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