Power Struggles and Trade in the Gulf (1620-1820)

177 l’on compare les différentes cartes nautiques, on peut voir que certaines voies passent entre Kharg et Kharku, tandis que d’autres passent entre les deux îles et le continent de la côte perse. Les plus vieilles cartes, la carte hollandaise de 1645-6 et la carte anglaise (non datées mais datant de 1638 ou plus tard) à la Bibliothèque Nationale à Paris montrent toutes deux la voie entre Kharg et Kharku seulement. Les cartes nautiques anglaises et hollandaises du XVIIe siècle montrent toutes cette voie entre les deux îles mais plus tard une voie le long de la côte perse fut ajoutée, comme sur la carte hollandaise VEI 221 (non datée, comme l’étaient habituellement les cartes manuscrites, mais datant d’environ 1690). Les cartes de JohnThornton (1703) et John Friend (1764) montrent la voie entre Kharg et Kharku, mais Samuel Thornton (1716) a une voie le long de l’est des îles, pas entre elles. Une carte nautique manuscrite française à la Bibliothèque Nationale à Paris (SH209/2/12, basée sur l’expédition hollandaise de 1645-6) est légèrement différente et c’est la plus ancienne qui montre une voie entre Kharg et Kharku et une autre autour du côté est de ces îles. Les deux éditions duNeptune Oriental (1745 et 1776) ne montrent pas la voie entre les îles. Il n’est pas aisé de trouver une raison évidente pour ces divergences : certains géographes ont pensé que la cause en était la profondeur de l’eau, mais on peut déduire des profondeurs sur les cartes à la fois anciennes et modernes que ces variations ne peuvent pas être la raison. D’autres géographes pensaient que la voie entre Kharg et Kharku était plus facile parce qu’elle pointait droit sur l’entrée du Chatt al-Arab ; elle constituerait un itinéraire favorable pour les navires du XVIIe siècle qui étaient difficiles à manœuvrer. Une étude minutieuse des cartes, cependant, montre une trace d’ancrage sur la voie située sur le côté est des îles, en face de Bandar Rig, ce qui signifie que les navires qui allaient à Bassora et qui s’arrêtaient à Bandar Rig empruntaient l’itinéraire entre les îles et la côte, tandis que les navires qui allaient à Bassora et qui s’arrêtaient à Kharg prenaient la voie entre les deux îles. Comme l’observe Piggott, ‘ces navires, comme il était coutume, s’arrêtaient à Kharg pour prendre un pilote’. 15 Au début de ce chapitre, l’attention a été attirée sur le fait que de nombreux navires faisaient escale 15 Wellcome Library, London, no. 3906. CHAPITRE TROIS : BANDAR RIG ET L’ÎLE DE KHAR G (1753-1766)

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