196 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 de ces derniers qui tomberait ensuite entre leurs mains connaîtrait un sort funeste. 65 Pour ces raisons, Wood repoussa le début des hostilités contre les Arabes de Bandar Rig et Kangun, et alors qu’il projetait d’envoyer les deux vaisseaux le 8 novembre 1756, en même temps que le Dragon de la Compagnie des Indes Orientales, un événement malheureux se produisit. Entre 10 heures et 11 heures du soir le 6 novembre, Mir Muhanna envoya une garde de soldats arabes sous la conduite de Cheikh Ghanim, l’un de ses parents, pour chasser immédiatement Wood et tous les autres Européens de l’endroit. Ils exigèrent avec beaucoup d’insistance que les Européens partent en moins d’une demi-heure mais sans donner d’autre raison que Mir Muhanna soupçonnait les Anglais d’être ses ennemis ses ennemis. Un certain Mr George Purnell, qui parlait arabe, aida Wood à convaincre le garde que les Anglais étaient des amis mais il ne réussit pas à convaincre CheikhGhanimde les laisser rester jusqu’au lendemainmatin. Wood offrit alors à Cheikh Ghanim 40 Rs s’il amenait Hajji Husain Saffery, le chef de la tribu, un homme calme et bien disposé. Cheikh Ghanim dit cependant à Wood que les ordres du Mir étaient si explicites que lui-même, et tous les soldats avec lui, prenaient un grand risque à parler si longtemps avec lui et que, s’ils ne partaient pas immédiatement, il pourrait les obliger à le faire par la force. Il ordonna donc à ses hommes d’entourer la porte, leurs mèches déjà allumées, et leur demanda à nouveau de manière péremptoire s’ils allaient partir ou non. Les Anglais estimèrent qu’il était peu sage de discuter plus avant et montèrent à bord duDragon , laissant tout derrière eux à part les vêtements qu’ils portaient. Les soldats arabes désarmèrent alors les soldats du détachement, prirent possession des effets et de l’argent de Wood, et emportèrent des provisions pour trois mois. Le lendemain Mir Muhanna envoya Agha Mahmoud, un officier arabe, pour ramener à nouveau à terre Wood et Hughes mais Wood retint Agha Mahmud et lui fit envoyer l’un de ses serviteurs avec une lettre à Mir Muhanna, disant qu’il ne relâcherait pas son prisonnier tant que son argent et ses marchandises ne lui étaient pas rendus. Le Mir réclama de la poudre à canon comme part de l’accord, ce sur quoi on lui en fournit deux 65 Ibid.
RkJQdWJsaXNoZXIy OTg0NzAy