Power Struggles and Trade in the Gulf (1620-1820)

202 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 le réduisirent à l’adversité, mais Muhanna conclut alors un accord avec Ra’is Muzaffar et Sa’am Khan fut contraint de lever le siège. Il se retira à Cazeroon, d’où il fit un rapport à Karim Khan et demanda soit des ordres de se retirer soit de nouvelles troupes pour reprendre le siège. Il était prévisible que Karim Khan opterait pour de nouvelles troupes afin de maintenir son autorité dans cette partie de la Perse, tandis que du côté de la mer Caspienne tout était calme et il n’avait pas d’ennemis, et afin de soumettre Bandar Rig et de punir Mir Muhanna. Muhanna, pour sa part, avait perdu de nombreux hommes et était clairement affaibli. Il fit son maximum pour réparer les dégâts et pour devenir encore plus fort qu’avant. Ses déprédations renouvelées à terre menèrent Cheikh Kayid Haidar de Ganaveh à décider d’abandonner son domaine parce qu’il ne pouvait plus cultiver la terre depuis trois ans, et nombre de ses gens l’avaient quitté. Incapable de résister le harcèlement incessant que lui imposait Mir Muhanna, il se retira avec sa famille à Kharg, où les Hollandais ne purent lui refuser asile, parce qu’il avait été un de leurs bons alliés. 74 Après avoir conclu son accord avec Ra’is Muzaffar et contraint Sa’am Khan à lever le siège, Mir Muhanna avait capturé deux caravanes importantes, d’une valeur de 20000 Rs, qui voyageaient de Chiraz à Bouchehr. Cela le renforça et il réussit à maintenir les routes dans un état d’insécurité : à partir du milieu de l’année 1761, aucune caravane n’alla de Bouchehr à Chiraz et aucune ne vint de Chiraz. Le commerce en pâtit considérablement puisque le cheikh de Bouchehr n’était pas en mesure, à lui tout seul, de maintenir la sécurité des routes et de protéger les caravanes contre les attaques de Mir Muhanna. Le Mir était aussi encore en guerre contre Cheikh Sulaiman des Ka’b (une tribu arabe qui vivait au Khouzistan, sur la rive est du Chatt al-Arab en territoire perse). Le conflit entre Muhanna et les cheikhs du Dashtestan reprit à nouveau bien que les Hollandais en restent en dehors. Plusieurs des marchands disaient qu’ils avaient des nouvelles fiables selon lesquelles le Khan était en route pour le Dashtestan accompagné d’une grande armée : les gallivats du Mir restèrent au port sans s’aventurer enmer pendant cette période. En septembre 1761, 74 Ibid., Kharg partie 2, p. 6, Rapport par van der Hulst et Buschman.

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