209 du Mir, disait la lettre, serait une bénédiction pour tous les habitants de la région et le Khan serait alors maître de l’ensemble du royaume de Perse. Il souhaitait conserver l’amitié avec la Compagnie néerlandaise, comme tous les rois de Perse précédents, et demandait seulement que la Compagnie l’aide contre le Mir rebelle, dont la rébellion entravait le commerce de la nation tout entière. Karim Khan disait qu’il avait confié plusieurs affaires à son émissaire et demandait aux Hollandais de lui accorder crédit. 87 L’émissaire apportait trois propositions d’action pour les Hollandais : (i) coopérer avecBouchehr enattaquantMirMuhanna surmer lorsqu’il fuirait l’assaut perse ; (ii) envoyer tous les Arméniens vivant sur Kharg à Djoulfa, un faubourg arménien d’Ispahan ; et (iii) puisque Kharg appartenait à la Perse et que lesHollandais y commerçaient depuis de si nombreuses années, Karim Khan devrait recevoir les droits de douane de 5% depuis le début du commerce. Sur ce dernier point il était particulièrement insistant, ne semblant pas douter que les Hollandais seraient d’accord et l’autoriseraient à acheter de la marchandise, utilisant ces droits comme sécurité. 88 Sur le premier point, une proposition écrite de KarimKhan, Buschman répondit qu’il serait souhaitable de soumettre Mir Muhanna mais que la piètre puissance maritime des Hollandais ne serait efficace que si elle était combinée à la puissance maritime de Bouchehr et des Anglais, parce que les navires hollandais étaient tenus principalement avec des gens du coin. Autrement, les Hollandais perdraient de nouveau la face et seraient à nouveau ennuyés quotidiennement par les hostilités renouvelées de Muhanna. Les Hollandais n’avaient pas pu l’empêcher de débarquer à l’arrière de l’île lors de la dernière attaque et leurs Européens étaient à l’époque très fatigués de leurs efforts jour et nuit et étaient victimes des maladies saisonnières. Afin de ne pas rejeter complètement la proposition, Buschman suggéra de repousser l’action à un moment plus approprié. 89 La deuxième proposition de l’émissaire n’était pas écrite dans la lettre de 87 Ibid. 88 Ibid. 89 Ibid. CHAPITRE TROIS : BANDAR RIG ET L’ÎLE DE KHAR G (1753-1766)
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