210 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 Karim Khan, mais Buschman répondit qu’il n’était pas raisonnable que des gens qui avaient leur maison et leurs revenus sur Kharg soient expulsés contre leur volonté. Lorsque Serkies commença à exiger de l’argent des Arméniens et les menaça, Buschman dut lui ordonner de ne pas s’enmêler avant de recevoir la réponse à son maître. 90 Buschman exprima son étonnement à propos du troisième point, qui lui fut aussi présenté seulement verbalement. Son maître aurait dû savoir que les droits sur toute la marchandise transportée de Kharg à Bouchehr et ailleurs avaient déjà été payés par les marchands mais la Compagnie, en vertu des privilèges qui lui avaient été accordés par les précédents Shahs, n’avaient jamais payé aucun droit. Karim Khan lui-même, sept ans auparavant, avait reconnu officiellement et sans condition la Compagnie comme propriétaire de Kharg et il ne pouvait pas changer d’attitude comme ça. Buschman ferait un rapport sur cette affaire à ses maîtres mais ils ne tireraient d’autre conclusion que demettre un terme immédiatement et pour toujours au commerce avec la Perse. Puisque le Khan n’avait pas mentionné ce point dans sa lettre, Buschman lui ferait seulement une réponse orale. 91 Serkies resta sur Kharg pendant deux mois, attendant une réponse et prétendant qu’il avait ordre d’attendre là que Karim Khan arrive dans la région. Le coût quotidien de son ambassade pour les Hollandais était de 405 florins, sans compter le vin, et compte tenu de la distinction de l’émissaire, Buschman se sentit obligé de lui offrir 444 florins pour son départ et considéra ces dépenses comme inévitables. Serkies n’insista pas davantage sur ce troisième point, disant qu’il avait reçu des lettres de Karim Khan dans lesquelles ce dernier ne demandait rien de plus que de l’aide contre Mir Muhanna durant la présence du Khan dans la région. Pendant que l’émissaire était sur Kharg, Muhanna fut attaqué par les gens de Bouchehr et par les Anglais (qui étaient maintenant installés à Bouchehr ; voir le chapitre suivant) sur Kharku. L’émissaire montra à Buschman des ordres écrits répétés sollicitant l’aide hollandaise pour les Anglais dans l’attaque de 90 Ibid. 91 Ibid.
RkJQdWJsaXNoZXIy OTg0NzAy