213 ne pas retarder le navire. Le mémorandum mentionnait la stagnation du commerce et l’espoir très maigre d’amélioration, ainsi que les requêtes de KarimKhanetdeBouchehret leurs conséquences.D’autrepart,Buschman mettait également en garde Houting contre le danger que représentait le fait que Mir Muhanna n’avait pas encore reçu de satisfaction de sa part et qu’il pourrait tenter quelque chose durant l’hiver. Si les choses se passaient mal, elles pourraient avoir des conséquences fatales et il recommanda la prudence parce que les Hollandais n’avaient pas encore rompu avec le Mir. Houting essaya de garder l’esprit ouvert. Il était en difficulté car il avait retenu les navires qui auraient dû partir pour Batavia et Buschman, toujours à bord, décida de les envoyer le 25 ou le 26 septembre. De plus, il restait sous pression de Karim Khan et Bouchehr, et était confronté à la stagnation du commerce et à l’insolence de Mir Muhanna, dont les émissaires avaient rejeté les petits cadeaux de départ habituels et avaient simplement collecté les biens appartenant auxmarchands deBandarRig qui avaient été envoyés à Kharg lorsqu’ils avaient fui Bandar Rig. Des lettres de Bandar Rig et de Bouchehr arrivées le 17 septembre exigeaient une réponse claire des Hollandais à la demande d’unir les forces contre Muhanna ou de risquer un embargo sur l’importation des biens hollandais à Bouchehr, le principal marché du Golfe, et une interdiction faite aux Perses d’acheter leur marchandise. S’ils refusaient de coopérer, les Hollandais seraient considérés comme des ennemis du seigneur et maître de toute la Perse. 99 Houting était confronté à un dilemme difficile : les deux choix étaient dangereux mais il choisit celui qui lui semblait le moins dangereux selon toute raison, et rejoignit le camp le plus fort dans l’espoir de rétablir le commercemoribond. 100 Il eût été préférable qu’une propositionde laHaye en 1762 préconisant l’évacuation totale et la fermeture de l’établissement deKharg ait étémise enœuvre à temps pour éviter les événements tragiques qui se déroulaient alors. 101 Quand la lettre deBouchehr arriva, le comptable 99 Ibid. 100 ARA, VOC 3184, pp. 9 sqq. 101 Ibid. ; Slot, Arabs, pp. 365-6. CHAPITRE TROIS : BANDAR RIG ET L’ÎLE DE KHAR G (1753-1766)
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