214 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 hollandais, Winkclaer, écrivit à Buschman, le résident sortant, au nom de son successeur, Houting, demandant son avis sur des plans conçus avec le cheikh de Bouchehr pour détruire le centre des problèmes, Mir Muhanna, une bonne fois pour toutes. Buschman répondit que cela demandait une réflexion attentive ; que les navires pouvaient aisément être endommagés dans une telle opération ; qu’il y avait plusieurs inconvénients à coopérer avec Bouchehr ; et que, bien que le débarquement soit en principe une bonne idée, les Hollandais n’avaient pas suffisamment de soldats pour le mener à une conclusion heureuse. Houting, cependant, était d’avis qu’un débarquement était absolument nécessaire pour mettre un terme aux agissements de Muhanna. Le lendemain, le 19 septembre, donc, il envoya son assistant, Christian Boucher, pour négocier un plan d’action avec le cheikh de Bouchehr. Boucher revint le 21 septembre et l’attaque fut repoussée au 7 octobre, lorsque l’escadron de Bouchehr arriverait. L’escadron était composé de trois gallivats et quelques autres vaisseaux, et devait être escorté par les deux navires hollandais (leKronenburget leWalcheren , deux géants de près de 50 mètres en tout) et trois gallivats. 102 Les forces armées quittèrent Kharg le 9 octobre sous le commandement du capitaine du Walcheren , Hans Cornelissen, à l’exception des gallivats de Bouchehr qui étaient commandés par le cheikh lui-même. À trois heures de l’après-midi ils s’ancrèrent sous Kharku. Ils virent que l’île était fortifiée avec des positions d’artillerie, des remparts de sable à l’intérieur de cloisonnés en bois, de l’artillerie derrière des paniers remplis de sable et avec un groupe de gallivats remontés sur la plage. Les Hollandais commencèrent par tirer avec tout leur arsenal sur les gallivats et sur l’île elle-même : avec les vaisseaux à leur disposition, ce fut tout ce qu’ils purent accomplir. 103 En quelques jours, tous les vaisseaux de Mir Muhanna étaient troués, et un gallivat était en feu. Le 12 octobre, une force constituée de 500 soldats de Bouchehr, 8 ou 9 canonniers avec trois pièces d’artillerie et quelques militaires européens débarquèrent. Cette force captura deux avant-postes sur Kharku et fut alors attaquée par l’arrière et sur le flanc 102 ARA, VOC 3184, pp. 9 sqq. 103 Ibid., pp. 51 sqq., Rapport du Capitaine duWalcheren, Hans Cornelissen.
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