216 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 décider sur ce qu’il fallait faire mais en tout état de cause il était impossible d’emporter les biens de valeur parce que les batils de Mir Muhanna bloquaient Kharg et les grands navires ne pouvaient approcher à cause des vents changeants. Il fut donc décidé de faire des propositions pour la paix et le retour des gallivats ; le résident assistant, Christian Boucher, et l’interprète furent envoyés à Kharku pour entendre les exigences de Mir Muhanna au regard du contrat conclu avec son père, Mir Nasir, qui était en partie cause de la guerre et de la conduite turbulente de Mir Muhanna, même s’il y avait renoncé quatre ans auparavant lorsque la paix avait été conclue. Depuis lors, il n’avait cessé de dire aux Hollandais qu’il était prêt à faire la paix s’ils lui payaient 1000 tomans ou 20000 Rs par an. Les Hollandais ne pouvaient accepter une telle demande exorbitante mais Muhanna n’était pas disposé à écouter toute autre proposition. 107 Muhanna envoya ses soldats dans des batils avec leurs munitions dans la baie nord de Kharg du 17 au 20 décembre. Les canons des deux grands navires tirèrent sur eux jusqu’à ce qu’ils les voient et continuèrent ainsi les 22 et 23 décembre avec à la fois l’artillerie et des armes légères. 108 Muhanna prit pied fermement dans les maisons arméniennes à l’extérieur de la ville et, quelques jours plus tard, attaqua et prit les batteries extérieures : ils avaient pris avec eux à cet effet les échelles d’assaut. La consternation fut grande parmi à la fois les Européens et les habitants et Houting dut hisser le drapeaublanc le lendemain (30décembre) pour entamer des négociations, parce que Muhanna le débordait à ce moment-là avec l’artillerie depuis les bastions et avec des armes légères depuis les maisons. Les communications entre la forteresse et les grands navires étaient presque coupées par les gallivats et les batils de Muhanna, de sorte que les Hollandais ne purent sauver d’autre argent oumarchandise que ce qui était déjà sur leWalcheren . 109 À une heure de l’après-midi un petit bateau apporta une lettre du résident, 107 Ibid. 108 Ibid., pp. 51 sqq. 109 Ibid., pp. 9 sqq.
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