217 Houting, auWalcheren , par laquelle il informait Buschman que Muhanna et ses gens avaient pris le contrôle de la forteresse extérieure pendant la nuit ; avec les autres Européens Houting était alors dans la forteresse intérieure. Le navire amenait aussi 36 fugitifs, parmi lesquels le chef local de Kharg qui dit qu’il était devenu impossible de s’échapper de Kharg, et que Mir Muhanna allait sans aucun doute attaquer également les grands navires — il avait 50 à 60 navires prêts, grands et petits. Le soir ils virent un navire approcher avec le drapeau de Kharku et les fugitifs dirent que Mir Muhanna était à bord. Aucun coup de feu ne se fit entendre ce soir-là en provenance de la garde de la forteresse et, pour les Hollandais, cela ne présageait rien de bon. 110 Le jour de l’an 1766 les Hollandais à bord des deux grands navires virent un mouvement continu de gens entrer et sortir de la forteresse, dont le portail était grand ouvert, et aucun garde n’était visible. Ils hissèrent des drapeaux et chacun tira un coup mais aucune réponse ne se fit entendre. À 9 heures Cornelissen, le capitaine duWalcheren , monta à bord duKronenburg pour discuter de la marche à suivre et ils s’accordèrent sur le fait que, avec le navire de Muhanna juste sous la forteresse et près de la plage, les gens sur Kharg ne pouvaient leur donner aucune information. Ils tirèrent deux nouveaux coups mais ne virent aucun mouvement, ni aucun signe que les Hollandais étaient toujours dans la forteresse. Finalement, un conseil des navires se tint et la décision fut prise de partir, de façon à ne pas mettre les navires en danger. Pendant qu’ils préparaient les navires, ils tirèrent un autre coup mais ne virent aucun Européen et la situation restait inchangée. Ils levèrent donc l’ancre à 3 heures et allèrent à Bandar Abbas, 111 où ils arrivèrent le 11 janvier et entreprirent de vendre leur cargaison. Un certain Meijer, le premier lieutenant d’un navire hollandais, arriva pendant qu’ils étaient là-bas et leur dit que la forteresse était tombée le 1er janvier en début de soirée et que lui-même, avec Houting et les quelques Européens survivants, avaient été retenus prisonniers pendant trois jours. Mir Muhanna leur avait rendu visite en prison et leur avait ensuite rendu 110 Ibid., pp. 51 sqq. 111 Ibid., pp. 31, 51 sqq. CHAPITRE TROIS : BANDAR RIG ET L’ÎLE DE KHAR G (1753-1766)
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