248 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 4.4 Le déclin du commerce à Bouchehr Au milieu de l’année 1767, les Anglais étaient dans la confusion la plus totale, déchirés entre les mauvaises dispositions de Karim Khan et la menace que représentait Mir Muhanna. Le commerce déclinait depuis mai 1766, lorsque les ventes ne furent pas à la hauteur des attentes anglaises et ils perdaient 2000 Rs par an sur le compte du Gouvernement perse. Au mois de décembre 1766, les ventes anglaises étaient insignifiantes et aucun marchand de Chiraz ne s’était rendu à Bouchehr, par peur de commercer avec les Anglais au vu du mécontentement du Khan à leur égard. Le fait que les engagements privés de Jervis envers le Khan n’étaient pas respectés par la Compagnie et que les bateaux étaient retenus avait augmenté la colère du Khan. 71 En janvier 1767, le prix des marchandises chuta, et la laine cessa d’arriver de Kerman à cause de l’agitation là-bas qui avait fait disparaître la plupart des moutons. L’endroit à cette époque était assiégé par le Khan et pillé par ses troupes, et personne ne pouvait y aller ni en partir. 72 Bowyear commenta cela à Wrench à Bassora, disant, ‘Il est un peu difficile de rétablir une branche d’affaires de cette nature, Considérant l’état actuel de ce Pays, et que les parties qui fournissent cet article sont si éloignées de Bouchehr.’ 73 Au mois d’avril 1767, neuf bandits différents opéraient entre Bouchehr et Chiraz et chacun levait des taxes sur le tissu anglais et d’autres denrées de base qui étaient transportées par les marchands ; il s’agissait en soi d’un obstacle au commerce anglais. 74 La soie brute qui était autrefois apportée de Gilan (un district au nord de la Perse) et envoyée ensuite jusqu’en Inde avait presque cessé, une grande partie du commerce était maintenant porté 71 Ibid., pp. 176, 185, 194. 72 Ibid., pp. 201, 219. 73 Ibid., p. 200. 74 Ibid., p. 231.
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