250 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 annuelle sur laquelle ils pourraient s’entendre. 77 Depuis l’époque précédant le règne de Nadir Shah, Bouchehr était dirigée par la famille de Cheikh Sa‘dun, Cheikh Nasir à sa tête, avec lequel les Anglais avaient autrefois discuté de l’installation d’un établissement à Bouchehr au milieu de l’année 1755, avant de s’installer finalement à Bandar Rig. Cheikh Nasir et les tribus du Dashtestan s’étaient alliés à Karim Khan dans la lutte perse pour le pouvoir, mais avaient dû changer leurs allégeances lorsque Chiraz avait été assiégée par les forces de Husain Khan Kadjar, le prétendant à Tabriz, en mai 1756. Lorsque la balance du pouvoir pencha à nouveau en sa faveur, Karim Khan lança une attaque de représailles sur la province du Dashtestan à la fin de 1756 et au début de 1757. C’est probablement à cette époque-là que Cheikh Nasir fut contraint de vivre à Chiraz en otage. Cheikh Nasir étant toujours en captivité, ses plus jeunes frères, les Cheikhs Sa‘dun et ‘Isa, gouvernaient respectivement Bouchehr et Bahreïn. En février 1767, il fut rapporté que le tribut traditionnel payable aux Shahs de Perse par Bouchehr et Bahreïn n’avait pas été payé depuis les 20 ans qui s’étaient écoulés depuis la mort de Nadir Shah ; en conséquence, le mécontentement de KarimKhan était manifeste. 78 Cheikh Sa‘dun envoya son fils à Karim Khan avec une offre de 20000 Rs, mais le fils revint de Chiraz sans résoudre un seul point litigieux avec le Khan, même si l’offre fut relevée à 26000 Rs. 79 Cheikh Sa‘dun luimême revint à Bouchehr le 17 janvier 1768 et informa Morley (voir plus loin dans ce chapitre pour sa succession à Bowyear) que, même si le Khan lui avait témoigné une attention particulière durant son séjour à Chiraz, sa force de persuasion n’eut aucun effet sur sa capacité à amener le Khan à autoriser tout commerce à Bouchehr avec les régions intérieures de ses dominions. Le Khan lui avait fréquemment dit « … comme l’Intérêt anglais était concerné au premier chef, ses résolutions finales, sur cette 77 Ibid., p. 493. 78 Ibid., p. 205. 79 Ibid., pp. 274, 282.
RkJQdWJsaXNoZXIy OTg0NzAy