259 4.6 L’expédition contre Ormuz Moore écrivit à Karim Khan le 3 octobre 1767 qu’il avait ordonné à quelques-uns de ses bateaux et de ses forces pour aller attaquer l’île d’Ormuz parce qu’il avait compris que Cheikh ‘Abdallah d’Ormuz avait refusé avec insolence de faire allégeance auKhanqui, donc, voulait détruire l’île. Moore avait donc envoyé ses navires contre Ormuz et demanderait, en même temps, réparation à Cheikh ‘Abdallah pour certaines pertes qu’il avait causées aux Anglais. Il avait ordonné que Cheikh ‘Abdallah soit fait prisonnier, et que ses gallivats soient capturés et tenus à la disposition du Khan. 101 Le Khan répondit qu’il était mécontent que les Anglais envisagent une expédition contre Ormuz avant qu’ils se soient mis d’accord sur les propositions qu’il leur avait faites à propos des Ka‘b et de Mir Muhanna. Il dit qu’il enverrait des troupes pour protéger Cheikh ‘Abdallah, qu’il considérait comme son sujet, si les Anglais faisaient une quelconque tentative pour le défaire. 102 Le but de l’expédition à Ormuz était de tenter de récupérer les perles et le trésor pris sur le navire Islamabad en février 1765 par les lascars arabes mutinssurlenavire,quiavaientassassinélecapitaine,HerbertSutherland. 103 L’histoire de l’affaire de l’ Islamabadétait que, ayant descendu le Golfe depuis Bouchehr audébut dumois de février 1765, il avait rencontréun très violent vent de sud-est près de l’île de Qeshm au cours duquel le navire avait perdu deux ancres et fut sur le point de couler. Le capitaine Sutherland s’était écarté devant le vent et était remonté dans le Golfe jusqu’à Maghoh sur la côte perse. Avant de manquer d’eau et de provisions, le capitaine envoya sa chaloupe à terre avec des hommes le 6 février pour obtenir de l’eau et des provisions et ils revinrent le lendemain avec de l’approvisionnement, même s’ils eurent quelque difficulté à parvenir jusqu’au navire. Le vent soufflait très fort et une corde fut jetée au bateau par certains des lascars 101 Ibid., pp. 216-7. 102 Ibid., p. 247. 103 Ibid., pp. 178-9. CHAPITRE QUATRE : BOUCHEHR DANS LA TOURMENTE (1762-1769)
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