260 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 et plusieurs hommes dans la chaloupe grimpèrent à bord. Alors que le serviteur particulier du capitaine montait, cependant, certains des lascars arabes (embauchés par le capitaine Sutherland à Bassora) le blessèrent avec une lance à plusieurs endroits et il retomba dans l’eau avant d’être tiré à nouveau sur la chaloupe. Peu après, les mêmes Arabes tirèrent une balle dans la tête du troisième officier, le tuant sur le coup, et les hommes qui étaient toujours dans la chaloupe larguèrent les amarres, s’éloignant pour échapper à la mort. Pendant tout le temps où la chaloupe était le long du navire, ses occupants ne virent ni le capitaine Sutherland ni aucun officiers sur le pont arrière. La chaloupe accosta dans une petite ville environ une lieue au sud de Maghoh, où le cheikh captura et dépouilla le bateau. Pendant ce temps, les lascars arabes assassinèrent le capitaine Sutherland et les autres officiers, et pillèrent le navire d’une somme d’argent considérable. Lorsqu’ils accostèrent avec sur l’île de Kish, le cheikh de l’île les captura, prit le trésor et les envoya sur le continent dans un petit bateau. Ce récit fut confirmé par plusieurs personnes qui arrivèrent à Bouchehr de Kangun et qui, d’ailleurs, jurèrent avoir entendu l’histoire de la bouche même des Arabes qui s’étaient alors mutinés et qui s’en justifiaient en prétendant avoir été traités très cruellement par le capitaine Sutherland et les officiers. Après que ces Arabes eurent quitté le navire, les gens qui restaient à bord engagèrent deux pilotes à Kish et se rendirent à Mascate avec le bateau. 104 Il apparut alors que Nasir Khan, le gouverneur de Lar, avait envoyé une force importante contre l’île de Kish sous le commandement de Cheikh ‘Abdallah al-Ma‘ini d’Ormuz qui avait pris les perles et le trésor au cheikh de Kish. Le capitaine William Justice, capitaine du Berkshire , écrivit à Wrench de Mascate le 19 septembre 1766 pour dire qu’il s’était renseigné, comme promis, à Gombroon à propos du trésor de l’ Islamabad et qu’il était resté trois ou quatre jours à Ormuz avec Cheikh ‘Abdallah sans lui donner la moindre indication qui aurait pu laisser penser que les Anglais le soupçonnaient d’avoir une partie du trésor. 105 Le président et 104 ABI, R/15/1/1, p. 143. 105 AB, Journaux de Bassora, Journal no. 197, p. 179.
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