Power Struggles and Trade in the Gulf (1620-1820)

272 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 immédiatement à KarimKhan à propos des besoins de Morley. Il expliqua au Khan qu’une telle demande raisonnable, qui plus est si bénéfique pour lui-même pour une mission qu’il avait demandé si sérieusement aux Anglais d’entreprendre, ne devrait rencontrer aucune difficulté. Mais elle en avait rencontré de nombreuses, et l’attitude de Karim Khan, qui n’y avait pas mis un terme, fut dilatoire et inexplicable. Quand le Khan lut la demande de bateaux de Skipp et la plainte contre l’attitude des cheikhs, il condamna cette attitude et les envoya chercher pour qu’ils expliquent la raison de leurs actions. Les cheikhs répondirent qu’ils étaient prêts à aider avec des bateaux mais que leurs bateaux ne survivraient pas en mer là où les navires allaient : ils seraient certainement perdus dans les grands vents avec la disparition de tous leurs hommes, s’ils n’étaient pas d’abord tués par Mir Muhanna s’ils s’aventuraient près de Kharg. Devant cet argument plutôt sensé KarimKhan répondit qu’il ne voulait pas que ses pauvres gens courent un si grand risque et ordonna tout aussi sensément à Mirza, le fils de Zaki Khan, de s’organiser pour fournir 15 bateaux, mais sans équipage. Skipp alla alors voir Karim Khan lui-même et, en présence des cheikhs, protesta dans les termes les plus vigoureux contre l’attitude des cheikhs à Bouchehr. Il demanda au Khan de donner ordre aux cheikhs de fournir les bateaux demandés. En même temps, il lui demanda instamment de demander aux cheikhs d’aller avec leurs bateaux, leurs gallivats et toutes les forces qu’ils pourraient rassembler pour se joindre à l’escadron anglais et agir conjointement avec les forces anglaises à Kharg. Il dit au Khan que, afin de s’assurer le succès, il lui faudrait envoyer 3000 de ses propres troupes pour agir conjointement avec les Anglais sur l’île. Le Khan soutint aussitôt qu’il enverrait son frère avec 10000 hommes, et fit observer qu’il préférait voir mille de ses hommes tués au cours de l’attaque plutôt que dix parmi les Anglais. Mais tout ceci n’était que simulacre de mensonges et contradictions évidents : il nia un moment ce qu’il avait promis l’instant d’avant et refusa finalement d’envoyer un seul homme. À un moment il prétendit que si l’agent à Bassora lui avait écrit pour lui dire ce qui était nécessaire il aurait envoyé le nombre demandé. Lorsque Skipp lui démontra la futilité de cette excuse, il dit que la chaleur s’était installée et tuerait tous ses soldats : il s’exempta ainsi d’en envoyer.

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