273 KarimKhan dit à plusieurs reprises à Skipp que si l’agent à Bassora n’était pas satisfait des termes sur lesquels ils s’étaient entendus là-bas, les Anglais pouvaient très bien les abroger, même s’ils avaient été fixés. Il parlait ainsi si sincèrement et si fréquemment que Skipp était convaincu qu’il cherchait un prétexte pour les déclarer nuls et non avenus. Finalement, toutefois, un firman fut rédigé et signé, ordonnant que 12 bateaux soient dûment fournis et que Cheikh ‘Isa aille avec les trois gallivats de Bouchehr rejoindre la flotte anglaise au large de Kharg. 137 Un messager fut envoyé à Bouchehr par Karim Khan le 20 mai 1768 avec des ordres aux cheikhs de Bouchehr selon lesquels ils devaient fournir aux Anglais les 12 bateaux au service de l’expédition. 138 Skipp fit fortement pression sur Karim Khan pour disposer de troupes prêtes à Bouchehr ou Bandar Rig pour rejoindre les forces anglaises, mais les troupes du Khan refusèrent de servir hors du continent. 139 Devant Kharg un conseil de guerre fut réuni le 19 mai à bord duRevenge , composé des différents capitaines et des lieutenants les plus expérimentés de chaque corps. Il fut décidé d’attaquer Kharg le lendemain matin, pour endommager les défenses et faire une brèche dans la paroi nord du fort. Le 20, le signal fut donné à 13 heures de se préparer à agir à 14h30. La flotte se plaça à bout portant du fort mais le vent vira soudain du nordouest au sud-ouest par l’ouest. Cela força la flotte à s’ancrer beaucoup plus loin qu’ils n’en avaient l’intention, espérant s’approcher de très près. Néanmoins, les navires continuèrent à bombarder le fort et à tirer au canon pendant presque trois heures, sans grand succès. Le Bombay coupa son câble et partit à 16h30, car il était en feu sur le pont à tribord. Enmême temps, le vent fraichit et parut vouloir aller contre eux. Comme il n’était pas possible de déporter les navires plus près, le signal de l’engagement fut diminué et les navires s’écartèrent un peu. Le Revenge et le Bombay avaient beaucoup souffert sur leurs mâts et leur gréement, et avaient un certain 137 Ibid., pp. 40, 42. 138 Ibid., p. 335. 139 Ibid., p. 47. CHAPITRE QUATRE : BOUCHEHR DANS LA TOURMENTE (1762-1769)
RkJQdWJsaXNoZXIy OTg0NzAy