Power Struggles and Trade in the Gulf (1620-1820)

281 d’unir ses vaisseaux à ceux de Bouchehr contre Kharg, et Cheikh ‘Isa avait envoyé un gallivat et deuxdinghispour renforcer la flotte koweïtienne. Alors Cheikh Khalifa arriva à Bouchehr avec sa flotte, demandant à Cheikh ‘Isa des renforts pour lui permettre d’aller à la poursuite des gallivats de Mir Muhanna. 157 L’animosité de Karim Khan envers Mir Muhanna et son désir de le détruire, pensait-on, concernait plus sa famille que lui-même. Son gouvernement était trop bien établi et lui-même trop puissant pour que le Mir puisse lui causer un seul instant d’inquiétude. Il avait achevé la conquête de la Perse et, au prix de grands efforts, pacifié toutes les provinces de l’intérieur. Il avait confié les postes les plus importants, civils et militaires, aux personnages principaux de sa propre tribu, sur lesquels les revenus du royaume de l’époque étaient concentrés, dans l’espoir qu’ils soutiendraient son fils après sa mort. Mir Muhanna était par sa naissance le principal cheikh de la côte et la plus grande partie de la province était autrefois sous le contrôle de sa famille ; il n’avait jamais prêté allégeance à Karim Khan et était le seul chef toujours invaincu. Les habitants du Dahstestan étaient des gens rebelles et difficiles, qui étaient bien plus attachés à leur cheikh et à leur tribu depuis la mort de Nadir Shah qu’au gouvernement actuel de Karim Khan. Après des violences commises par eux environ un an avant, Karim Khan avait ordonné que toute la province soit écrasée, mais, après les protestations de ses ministres, il suspendit l’ordre : seulement 75 hommes de Ganaveh perdirent la tête en conséquence. Karim Khan prit conscience qu’après sa mort Mir Muhanna serait le premier à se rebeller contre son fils et que l’ensemble de la province le rejoindrait dès qu’il poserait le pied à Bandar Rig : une rébellion éclatant si près de la capitale se répandrait commeune trainéedepoudre à travers toute la population avant qu’un chef ne s’établisse et n’acquière suffisamment de pouvoir pour les soumettre. Certains d’entre eux pourraient être amenés à rejoindre Mir Muhanna et il serait alors impossible pour son fils de garder une armée permanente dans une région si démunie, uniquement pour prévenir les incursions du Mir. À chaque fois qu’il était menacé par 157 Ibid., pp. 351, 357-8. CHAPITRE QUATRE : BOUCHEHR DANS LA TOURMENTE (1762-1769)

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