286 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 si loin à l’intérieur du désert et qu’il ne s’échappe jusqu’à son bateau. Ils ôtèrent donc leurs capes turques, certains d’entre eux firent un cercle pour intercepter tout mouvement en direction du bateau, et l’encerclèrent avant qu’ils ne puissent éveiller ses soupçons. Lorsque l’équipe de recherche arriva surMuhanna, il exprima sa surprise de voir des Turcs si loin à l’intérieur du désert, mais ils lui dirent qu’il était tout à fait habituel pour le Mütesellim de les envoyer là afin de tenir les voleurs à l’écart des routes. Comme le Mir et ses hommes avaient l’air d’être des étrangers, il fallait qu’ils acceptent d’être emmenés à Bassora pour s’expliquer auprès du gouverneur. LeMir leur dit qu’il voulait seulement rendre visite à Cheikh Thamir, après quoi il poursuivrait son chemin jusqu’à Bagdad avant de retourner à Bassora. Lorsqu’il comprit qu’ils ne le permettraient pas, il les suivit calmement jusqu’à Bassora. Au bout d’unmoment, Muhanna s’arrêta, descendit de son cheval et dit qu’il n’irait pas plus loin tant que sa blessure à l’épaule ne serait pas soignée : il demanda donc la permission de retourner à Zoubair, qu’ils avaient passé peu de temps auparavant, après quoi il promit de les accompagner à Bassora. S’ensuivit peut-être une échauffourée, si ce n’est que 20 cavaliers turcs supplémentaires arrivèrent et le contraignirent à poursuivre la route jusqu’à Bassora. Les habitants de Zoubair appartenaient aux Muntafiq et avaient montré leur tendance à protéger le Mir, mais il fut emmené rapidement à l’Hôtel du gouvernement à Bassora, où il fut très bien traité par leMütesellim, mais en y restant en tant que prisonnier des Turcs. 168 4.9 L’abandon de l’établissement anglais de Bouchehr Au mois de mai 1768, Morley écrivit à l’agent à Bassora pour lui dire que Cheikh Nasir, le frère du Cheikh de Bouchehr, avait formulé de fréquentes demandes les mois précédents, afin que la Compagnie lui paie 1000 Rs supplémentaires par an pour la location du comptoir. Par cela, il supposait que les Anglais, n’ayant nulle part où aller ailleurs, seraient 168 AB, Journaux de Bassora, Journal no. 199, pp. 248-53, 260, 264-6.
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