290 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 conflictuel et une instabilité hors de leur contrôle. Les Anglais étaient pris dans une situation très difficile entre les exigences de Karim Khan et l’hostilité de Mir Muhanna. Ils avaient subi des pertes tangibles du fait de Mir Muhanna et pourtant Karim Khan était si furieux que les Anglais ne veuillent pas l’aider (ou du moins le croyait-il) contre le Mir qu’il refusa de recevoir le linguiste anglais ou même leur ambassadeur à Chiraz pour une audience. b) La corruption : La piètre qualité du personnel (Jervis et le linguiste) donna lieu à une gestion coûteuse et corrompue. Sans aucune autorisation de Bombay, Jervis offrit à Karim Khan l’utilisation de la flotte de la Compagnie pour détruire Mir Muhanna et les Ka‘b, contre une somme de 50000 Rs. Cela contribua à déformer les faits dans l’esprit de Karim Khan et à nourrir son « dégoût » des Anglais durant de nombreuses années. Le linguiste, Stephen Hermit, en tentant d’assurer de nouvelles concessions de la part de Karim Khan, ne réussit à en obtenir aucune concernant Bouchehr. Au contraire, il avait toutes les concessions rédigées de telle façon que la Compagnie semblait fermement engagée à s’installer à Boushaeab ; par sa négligence, Hermit impliqua la Compagnie et le gouvernement perse dans de nombreuses difficultés. c) Les bénéfices financiers médiocres : À partir de 1766, la Compagnie connut des pertes annuelles de 2000 Rs sur le compte du Golfe : les ventes anglaises étaient insignifiantes et aucun marchand de Chiraz ne s’était approché de Bouchehr. Il est instructif d’établir un bilan financier rudimentaire pour les 18 mois de juillet 1767 à décembre 1768 (voir tableau 4.2). Les frais de personnel et le coût de la sécurité, y compris le croiseur et les soldats, dépassaient le revenu des ventes. Au vu de toutes les circonstances, il est remarquable que les ventes aient atteint presque 150000 Rs. d) L’échec des opérations militaires : Il y eut, en outre, de lourdes dépenses et de lourdes pertes causées par l’échec des opérations militaires :
RkJQdWJsaXNoZXIy OTg0NzAy