300 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 être sollicité sur ce sujet. 7 L’expédition atteignit Kharg le 27 février 1769 et Morley envoya le bateau local à terre avec la lettre de l’agent au cheikh par intérim (qui s’avéra être Mir Husain Sultan) et une autre de lui-même demandant au cheikh de lui envoyer quelqu’un qui était autorisé à négocier avec lui sur les conditions d’une entente sur une amitié réciproque. Le cheikh répondit qu’il souhaitait sincèrement être en amitié avec les Anglais et que la ville et l’île étaient entièrement à leur disposition. Enmême temps, un Arménien monta à bord et dit à Morley que le cheikh lui demandait de venir à terre. Morley refusa, pensant qu’il était peu sage de sa part de se mettre sous le pouvoir du cheikh avant que les négociations ne montrent quelque signe de succès. L’Arménien fut donc envoyé à terre avec le linguiste, avec pour ordre de tenter d’amener le cheikh à bord, ou aumoins quelque notable de l’île susceptible demener les négociations. Le lendemain, le linguiste revint avec Mulla ‘Abbas, qui était autrefois employé par Mir Muhanna dans la gestion de ses affaires commerciales à Bassora avant sa récente rupture avec les Turcs. Il laissa entendre à Morley que le cheikh était prêt à vider le petit fort et à le céder aux Anglais, à condition qu’ils fassent une alliance, à la fois défensive et offensive, avec lui contre leurs ennemis respectifs. Le cheikh, dit-il, était convaincu que c’était la seule façon de se rendre indépendant de Karim Khan. En réponse à cette offre, Morley demanda à Mulla ‘Abbas d’informer le cheikh des instructions qu’il avait eues sur les dépenses engagées par la Compagnie des Indes Orientales dans la lutte contre Mir Muhanna et les pertes subies par les Anglais du fait de ses déprédations. Morley dit à Mulla ‘Abbas que les Anglais attendaient le paiement d’une somme d’argent équivalente à ces deux éléments et les gallivats devaient être remis aux Anglais, avec tout leur équipement. Mulla ‘Abbas répondit que, pour ce qui était de l’argent, il n’avait pas autorité pour faire quelque proposition que ce soit, et Mir Husain n’avait jamais évoqué la question avec lui. En ce qui concernait les gallivats, cependant, Morley pouvait supposer que le cheikh n’accepterait jamais, même s’il les mettrait volontiers à disposition 7 Ibid., pp. 273, 283-4.
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