301 des Anglais à l’occasion, si les Anglais s’installaient sur l’île. SelonMorley, après avoir étudié l’offre deMirHusainde remettre le petit fort sans faire d’autre proposition, le cheikh se leurrait encore en pensant que les Anglais se contenteraient de simplement s’installer sur l’île et le laisseraient en pleine possession de toute sa fortune ou presque et du plein usage des gallivats. Morley estima donc qu’il était temps de communiquer au cheikh les termes de l’accord que l’agent lui avait donné ordre d’essayer d’obtenir. Il écrivit en conséquence, mais le cheikh était si furieux qu’il lui retourna une réponse de défi, déclarant que l’île, et tout ce qu’elle contenait, était possession de Karim Khan, et qu’il n’abandonnerait rien sans ordre de Karim Khan. Morley vit qu’il était inutile d’essayer plus avant d’amener le cheikh à quelques termes de l’accord conformes à ses instructions, il alla donc à Bassora le 8 mars 1769 avec l’ Eagle et le Fancy , laissant le Revenge croiser entre Kharg et le continent. En ce qui concerne la situation réelle sur Kharg, Morley avait découvert seulement que les quelques Perses envoyés là-bas du continent y étaient maintenant tous retournées et que Karim Khan avait assuré Mir Husain de sa protection. 8 Comme le nouveau Mir de Kharg refusait les termes anglais, Moore n’avait d’autre choix que de faire patrouiller les navires anglais entre Kharg, Bouchehr et Ganaveh, et d’essayer d’empêcher que des marchandises quittent Kharg. Il pensait que Kharg était la seule source possible pour rattraper les dépenses de la Compagnie sous quelque forme que ce soit. En ce tournant critique, Moore espérait qu’une force assez importante arriverait de la présidence et prendrait Kharg, alors queMirMuhanna était incapable de réagir et que les dissensions internes étaient très répandues sur l’île. 9 Et effectivement, à minuit le 24 mars 1767, Mir Muhanna et un gardien furent étranglés à Bassora sur ordre du Pacha de Bagdad : sa tête fut envoyée à Bagdad et, de là, à Karim Khan. Karim Khan rendit la politesse en relâchant un bateau turc qu’il détenait à ce moment là. Moore fut perturbé par ce meurtre et écrivit au gouverneur de Bombay le 2 avril 1769 : « ils sont coupables de cet acte de barbarie. Quels qu’aient été les 8 Ibid., pp. 296-8. 9 Ibid., p. 308. CHAPITRE CINQ : BOUCHEHR DE LA TOURMENTE À LA PAIX (1769-1820)
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