322 COMMERCE ET LUTTES DE POUVOIR DANS LE GOLFE 1620-1820 ii) d'envoyer des vaisseaux à Ormuz pour assurer la sécurité de l’expédition de Cheikh Nasir contre Cheikh ‘Abdallah d’Ormuz, entreprise pour assurer la libération du frère de Karim Khan, Zaki Khan. iii) de réinstaller un comptoir à Bouchehr, lors de quoi Karim Khan accorderait aux Anglais tous les privilèges en son pouvoir. 82 La réaction de Moore, résumée dans une lettre en date du 22 mai 1771 à Cheikh Nasir, fut la suivante : i) il n’avait jamais promis à KarimKhan de négocier la paix entre lui et l’imamdeMascate ; il avait simplement conseilléauKhande se faire pardonner auprès de l’imam et proposé une place sur un croiseur anglais à toute personne que le Khan souhaiterait envoyer à cette fin. Les différends ayant été réglés entre Karim Khan et les Anglais, ces derniers auraient pu envoyer quelqu’un avec l’ambassadeur du Khan pour témoigner un plus grand respect et servir de médiateur entre les partis principaux. Mais Karim Khan avait refusé, pensant que cela ne convenait pas à sa dignité. Par conséquent, envoyer quelqu’un de leur propre chef à Mascate avec l’homme de Cheikh Nasir, sans que Karim Khan semble avoir la moindre connaissance de l’affaire, ne ferait que tourner les Anglais en ridicule. ii) Bien que Karim Khan et Cheikh Nasir aient dit qu’ils voulaient seulement que les vaisseaux anglais protègent l’expédition à Ormuz et pas du tout les aider dans leur lutte contre Cheikh ‘Abdallah, les Mascatais et Cheikh ‘Abdallah ne pouvaient pas savoir quelles étaient les intentions des Anglais. Ils leur paraitraient donc hostiles et les supérieurs de l’agent avaient spécifiquement interdit toute mesure d’hostilité. iii) En ce qui concerne l’installation, le gouverneur et le Conseil dans leurs lettres avaient dit à l’agent qu’ils ne pouvaient s’installer nulle part 82 Ibid., p. 80.
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