363 Nonobstant la nature de KarimKhan et le traitement dégradant qu’il avait infligé aux Anglais, Moore engagea une négociation approfondie avec lui pour obtenir la réinstallation à Bouchehr. Il résuma la personnalité de Karim Khan en le décrivant comme étant « le plus instable et le plus pervers des personnages ». 215 KarimKhan ne changea jamais ses exigences, tandis que les Anglais durent abandonner toutes les leurs. Les Perses voulurent que les Anglais reviennent et se réinstallent à Bouchehr lorsqu’ils comprirent que leur guerre avec les Turcs ottomans les avaient isolés par le nord et jusque sur leurs frontières méridionales. Le seul pays avec lequel ils pouvaient commercer était l’Inde, et l’Inde était aux mains des Anglais. La croissance du commerce à Bouchehr passa par plusieurs stades, de l’échec du commerce entre 1775 et 1799, jusqu’au succès de 1800-1820. Stade 1 : La période de la réinstallation à Bouchehr après la mort de Karim Khan, de 1775 à 1779 : l’occupation de Bassora par les Perses et la mort de Karim Khan conduisirent la Compagnie à vendre à perte au début de la période et à rester avec des invendus à la fin. Stade 2 : Entre la mort de Karim Khan (1779) et la chute de la dynastie Zand (1795) : la révolution à Chiraz mit complètement à l’arrêt le commerce avec Bouchehr. Stade 3 : L’établissement de la dynastie Kadjar, de 1795 à 1799 : la confusionnéede lamort d’AghaMohammed, la révolution de Cheikh Nasir à Bouchehr et la punition qu’il reçut du commandant des forces perses pour ses actes, s’allièrent toutes pour mettre un terme effectif à tout commerce. Stade 4 : La période restante de paix relative (1800-1820), marquée par la valeur croissante du commerce anglais via Bouchehr, lorsque les importations à Bombay augmentèrent de plus du double et les exportations furent presque multipliées par trois. 215 AB, Journaux de Bassora, Journal no. 200, p. 292. CHAPITRE CINQ : BOUCHEHR DE LA TOURMENTE À LA PAIX (1769-1820)
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