CHRONIQUE D’UNE VILLE 70 politique de Sharjah. On demanda au cheikh de répondre conformément aux conditions mentionnées dans l’ébauche. Cheikh Sultan bin Saqr al-Qasimi s’y opposa parce que, en l’état actuel des conditions, celles-ci servaient les intérêts de Sharjah. Il rappela qu’il avait déjà signé un accord et que des travaux géologiques étaient déjà en cours dans ses territoires. Le gouvernement britannique, par ailleurs, avait ajouté une condition à l’accord avec Petroleum Concessions Ltd, se réservant le droit de mettre un terme à la concession. Dans un rapport sur les chefs des émirats, l’agent politique à Bahreïn écrivit lorsqu’il était agent politique dans le Golfe : Une proposition est actuellement en cours de discussion à Dubaï selon laquelle les Al Falasah, c’est-à-dire la famille du gouverneur, souscrivent la somme reçue par le cheikh de Dubaï à la signature de la concession pétrolière, l’obligent à rembourser la somme à la compagnie et annulent la concession. Il était clair que l’agent politique à Bahreïn, Hugh Weightman, n’aurait pu adopter une attitude si menaçante que s’il avait introduit dans l’accord pétrolier une modification conférant au gouvernement britannique des pouvoirs qui pouvaient être utilisés contre les cheikhs comme moyen de rétorsion.2 Le lieutenant-colonel Fowle répondit dans les termes suivants : J’informe le cheikh [Sultan bin Saqr] que comme il a rompu la promesse qu’il avait faite au gouvernement de Sa Majesté, il n’a aucun droit à ses bons offices. Cela met un terme à l’octroi de documents de voyage pour lui-même et ses sujets. Cette mesure est conforme à notre politique sur la Côte de la Trêve appliquant le principe de la responsabilité tribale et constitue le seul moyen de pression que j’ai à ma disposition. 3 Ceci fut transmis au cheikh Sultan par Weightman, l’agent politique à Bahreïn. Sans hésitation, Cheikh Sultan bin Saqr al-Qasimi approuva et 2 Ibid., L.P.&S/12/3886, P.Z.1241/1938, p.65. 3 Ibid., p.66.
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