CHRONIQUE D’UNE VILLE 72 pétrolières en tant que source de richesse potentielle. Il ne pouvait y arriver par des accords économiques ; en conséquence, il eut recours à la force militaire sous prétexte d’utiliser l’aérodrome en cas de tension. Le résident politique par intérim, qui était aussi l’agent politique à Bahreïn et le résident politique par intérimà Bouchehr, l’impérialisteHughWeichtman, écrivit une lettre datée du 9 août 1938 au commandant des forces aériennes britanniques dans le Golfe pour lui donner son avis sur la question. Dans celle-ci, il disait qu’un plan avait été élaboré en 1934 en relation avec Sharjah, par lequel des canaux défensifs pouvaient être créés et l’idée de les utiliser en période de tension avait été bien accueillie. Ce plan avait besoin d’être revu et étendu pour inclure des objectifs militaires, en particulier si le besoin d’utiliser Sharjah comme base pour les opérations de la Royal Air Force ou les forces navales à l’embouchure du Golfe se faisait sentir.7 Lorsque les Britanniques voulurent proposer cela à Cheikh Sultan bin Saqr al-Qasimi, ils envoyèrent le HMS Fowey à Sharjah. Le 1er septembre 1938, son commandant descendit rencontrer Cheikh Sultan et après l’entrevue, il fit son rapport au commandant général britannique dans le Golfe, disant : J’ai rendu sa visite au cheikh dans la matinée et je l’ai trouvé amical mais peu communicatif et apparemment intéressé par les faits et gestes du monde extérieur.8 Le fort de Sharjah est situé dans une zone désertique plane à 2,5 km à l’intérieur des terres de la ville de Sharjah. Le fort lui-même accueille les bureaux et les employés d’Imperial Airways qui travaillent en lien avec la piste d’atterrissage et la zone de débarquement de Dubaï. Il sert également d’auberge pour les équipages et les passagers des avions. Il comprend une station radiogoniométrique (D/F) et une station de télégraphie sans fil (W/T), dont les bureaux sont situés à l’intérieur du fort mais les pylônes à l’extérieur, les pylônes D/F étant distants de 500 mètres. À l’extérieur du fort il y a un enclos de barbelés dans lequel les appareils peuvent être amenés pour être protégés pendant la nuit. À l’intérieur de cet enclos et à quelques 50 mètres à l’extérieur du fort se trouve un entrepôt de munitions de la RAF. 7 Ibid., L.P.&S/12/3935, P.Z.5728/1938, pp.26−29. 8 Ibid., L.P.&S/12/3843, p.63.
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