CHRONIQUE D’UNE VILLE 74 d’un stock de munitions. 9 Pour ce qui est de Sharjah, à la fin de l’année 1939, la situation n’était pas très bonne. Les gens se plaignaient de l’état de la crique dans la ville car elle s’était colmatée par le sable alors qu’elle pouvait autrefois accueillir de gros bateaux. La profondeur qui était auparavant de 6 à 7 longueurs était maintenant d’une seule longueur. Cheikh Sultan bin Saqr al-Qasimi, le gouverneur de Sharjah, en était très préoccupé et souhaitait utiliser les revenus du pétrole pour rendre à la crique sa gloire d’antan. Il pensait que c’était un investissement valable. Son idée était que le curage pourrait continuer jusqu’à Bahr Majaz où les Anglais voulaient établir une station pour l’aviation amphibie. Avec cette idée en tête, il alla voir les Anglais, qui disposaient du matériel de curage dans la crique de Dubaï. Il promit de payer pour les dépenses nécessaires. Les Anglais répondirent que le problème du sable était un problème récurrent et qu’il fallait l’enlever régulièrement, ce qui entraînait des coûts excessifs dont ils pensaient que le gouverneur ne pourrait pas les supporter. En outre, le projet lui-même avait ses propres difficultés techniques qui le rendirent plus compliqué que prévu initialement. En conséquence, les Anglais refusèrent de l’aider. Dix ans auparavant, les demandes des cheikhs de la Côte de la Trêve étaient liées à l’obtention de munitions. Mais à présent, ils disposaient de moyens de télécommunications sans fil, de véhicules, et parlaient de la construction des hôpitaux et des écoles. Le premier hôpital de Sharjah fut ouvert durant cette période par les militaires britanniques. Il était simple, ouvert au public, et l’officier médical de l’hôpital était le chirurgien assistant militaire Jimada Ahmed.10 Il y eut des périodes de tension, lorsque l’impérialiste britannique Hugh Weightman, qui nourrissait un dégout pour les cheikhs et les émirats ainsi que pour les populations locales, réussit à s’impliquer dans l’accord pétrolier. Il voulait contrôler toutes les communications et toutes les 9 Ibid., L.P.&S/12/3935, pp.9−16. 10 Ibid., L.P.&S/12/3671, P.Z.942/1940,3867, P.Z.394/1939, I.O.R./R/15/2/506, pp.18−19.
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