CHRONIQUE D’UNE VILLE 88 Sharjah telles que « Vive Hitler », « Vive l’Allemagne », « À bas la GrandeBretagne », « Le droit est du côté de l’Allemagne ». Des poèmes antibritanniques ont été composés et des personnes mal disposées essaient de faire croire aux habitants de Sharjah que l’Allemagne vaincra les Britanniques. De source sûre, il apparaît que la personne responsable de ce type de propagande est votre secrétaire, Abdullah bin Faris. L’agent de la résidence m’a informé qu’il avait porté ce fait à votre attention mais que jusqu’ici vous n’avez pris aucune mesure pour punir les actes déloyaux de cet homme. Je dois vous rappeler, ô, cheikh, qu’au début de la guerre je vous ai écrit la lettre n°c/521 datée du 3 septembre 1939 pour vous demander de coopérer avec le gouvernement de Sa Majesté de façon à contribuer à la poursuite de la guerre. Vous m’avez répondu dans votre lettre n°107 datée du 22ème jour de Rajab 1359 de l’Hégire et joint une note adressée à votre peuple. Dans cette note, vous ordonniez à votre peuple de ne fréquenter ni d’aider aucun Allemand ni quiconque lié à eux, et vous leur ordonniez également d’éviter tout sujet qui déplairait au haut gouvernement britannique en de telles circonstances. Finalement vous déclariez que les personnes qui désobéiraient à vos ordres seraient sévèrement punies par vous. Au regard des renseignements concernant les activités de votre secrétaire, je vous demande maintenant mon ami quelles mesures vous comptez prendre pour respecter votre engagement conclu à travers moi auprès du haut gouvernement britannique et comment vous vous proposer de mettre en application l’avertissement selon lequel vous puniriez sévèrement toute personne contrevenant à vos ordres. Vous comprendrez que ce n’est pas une question négligeable. C’est une question qui a trait à votre honneur et qui permettra au haut gouvernement britannique de savoir si vous, oh cheikh, êtes leur ami loyal ou non. À titre personnel je ne doute pas que vous considériez votre parole donnée comme inviolable et que je n’aurai pas longtemps à attendre avant de recevoir une réponse de vous m’informant des mesures que vous aurez prises pour qu’il soit clair pour tout le monde que Cheikh Sultan bin Saqr, cheikh de Sharjah, est et restera l’ami loyal de la Grande-Bretagne. Formules de politesse habituelles. L’agent politique à Bahreïn. 5 En réponse, Cheikh Sultan bin Saqr al-Qasimi répondit à l’agent politique à Bahreïn pour défendre son secrétaire Abdullah bin Faris, en disant : 5 Ibid., pp.15−17.
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