CHRONIQUE D’UNE VILLE 94 Au nom d’Allah, le Tout Clément, le Tout Miséricordieux ; N° 137 Du gouverneur de Sharjah et de ses dépendances À Son Excellence le Major R.G.E.W. Alban, O.B.E.* , agent politique à Bahreïn. Après les compliments d’usage, J’ai bien reçu la lettre de votre prédécesseur n° C/772-28/10 datée du 12 octobre 1949 et pris bonne note de son contenu. Vous dites que j’en sais moins sur ce qui se passe dans ma ville que vous. J’en suis surpris. Ce qu’on entend n’est pas lamême chose que ce que l’on voit. Concernant le fait que je garde à mon service mon employé Abdullah bin Faris, si je ne le considérais pas comme sincère et loyal, je ne l’aurais pas embauché. Son dévouement au gouvernement britannique est bien connu de moi et de la population et comme je l’ai déclaré précédemment, je n’ai connaissance de rien qui soit contraire à son sujet. Puis-je donc demander à Votre Excellence d’accepter mes sincères excuses accompagnées de mes compliments les meilleurs. Je prie Dieu de vous accorder la victoire et le succès. Formule de politesse habituelle. 10 Les événements de la Seconde guerre mondiale ne furent guère favorables aux Britanniques au début, notamment, les avions allemands bombardèrent Londres et réduisirent la ville en cendres. Les Britanniques ne purent réprimander Cheikh Sultan avant la fin de la guerre en 1945. Je fus témoin des événements de Sharjah à cette époque-là et je vis une multitude de gens se rassembler dans la première cour du fort de Sharjah pour écouter les nouvelles à la radio. J’ai rapporté cela dans un ouvrage antérieur intitulé Les débuts de ma vie : Dans ces zones-là se trouvait la pièce où le cheikh tenait son majlis, devant laquelle il y avait une terrasse ouverte suivie d’une arcade couverte. Le tout donnait sur la première cour du fort de sorte que le soir, lorsque les frères de Cheikh Sultan et leurs enfants venaient 10 Ibid., p.43. * O.B.E. : « Order of the British Empire », distinction de l’Ordre de l’Empire Britannique (NDT).
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