105 La plupart des propriétaires de boutiques étaient iraniens ; les autres étaient hindous, indiens musulmans et bahreïnis. Les seuls habillés en tenue occidentale étaient le gérant de l’entrepôt, Gray McKenzie, et le directeur du bureau de poste, qui était un musulman du Sind. L’entrepôt de McKenzie était empli de marchandise, et il était évident que les affaires étaient bonnes pour lui. Quant au bureau de poste, il dépassait toutes les espérances. Le département des postes et télégraphes du gouvernement de l’Inde avait prédit que la poste de Sharjah ne parviendrait pas à couvrir ses dépenses. Cependant, le 15 avril 1942, soit deux semaines après son inauguration, elle fut en mesure d’honorer toutes ses dépenses du mois. Le 10 août 1942, Cheikh Abderrahmane bin Mohammed al-Shamsi, gouverneur de Heera, mourut après une longue vie d’épreuves et de malheur. Son fils Cheikh Saif bin Abderrahmane al-Shamsi lui succéda.10 Ce fut durant cette période que quelques cas de variole apparurent à Sharjah, et les gens se précipitèrent pour se faire vacciner. Les Anglais essayaient de faire renouveler l’accord sur l’aviation commerciale avec Sharjah. La date de renouvellement était le 1er juillet 1943 et ils demandèrent à Cheikh Sultan bin Saqr al-Qasimi d’effectuer une modification mineure qu’ils considéraient comme nécessaire dans le nouvel accord. L’officier politique fut désigné pour discuter de cette question avec Cheikh Sultan. C’était au mois de février 1943. Durant cette discussion, Cheikh Sultan parla en détail des navires qui avaient cessé de faire arrêt à Sharjah. Pour lui, c’était un droit sur lequel il comptait pour l’économie de son territoire. Il voulait dire que, s’il allait approuver le renouvellement de l’accord aérien, il attirait l’attention du gouvernement britannique pour qu’il honore son engagement à ce que les navires commerciaux viennent à Sharjah.11 L’officier politique à Sharjah reconnut le droit de Cheikh Sultan concernant les navires commerciaux et écrivit au résident politique à Bouchehr pour lui dire qu’en dépit du fait qu’un tel engagement ne paraissait pas très important, le gouvernement se devait de l’honorer et que 10 I.O.R./L.P.&S/12/3671, EXT.3913/1943, P.Z.2224/1941, I.O.R./R/15/1/240, p.61. 11 Ibid., L.P.&S/12/2042, pp.115−117. UNE BASE MILITAIRE EN TEMPS DE GUERRE À SHARJAH
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