CHRONIQUE D’UNE VILLE 140 échoué, ils commencèrent à accuser Cheikh Sultan de négligence dans la conduite des affaires se ses territoires. Par exemple, l’officier politique envoya une lettre datée du 9 février 1948 à Cheikh Sultan accusant les gardes du cheikh d’être des voleurs, qui avaient dérobé des objets dans la voiture qui appartenait à Ahmed Abdulrazzaq al-Bahreïni alors qu’il se rendait à Mascate et qu’il s’était arrêté à al-Fayah, laissant sa voiture sans surveillance. La lettre disait que la plupart des gardes des Beni Qitab employés par Cheikh Sultan étaient des voleurs et des ravisseurs, et que le fait qu’ils soient employés signifiait qu’on ne trouvait rien à redire à leurs activités de voleurs. La lettre citait nommément Rashid et Hamad al-Saman comme étant responsables d’un grand nombre d’activités criminelles. L’agent politique demandait que le moins que Cheikh Sultan puisse faire fût de les renvoyer et de les empêcher de s’approcher de sa ville à l’avenir.1 Cheikh Sultan prit la défense des deux hommes, car ils faisaient partie de son escorte militaire, d’autant plus qu’ils étaient avec lui à Sharjah et non près de Wadi Qur ou d’al-Fayah comme on les en accusait injustement. Pendant les trois mois qui suivirent, il y eut des échanges d’accusations et de menaces entre le bureau politique de Sharjah et Cheikh Sultan.2 La situation envenimée atteignit son paroxysme avec l’ordre du résident politique dans le Golfe de faire venir le HMS Wren à Sharjah. Le navire arriva à 5 heures de l’après-midi le 23 juillet 1948. Dès son arrivée, l’agent politique à Bahreïn, J.C. Pelly, monta à bord et confirma auprès du commandant du navire qu’il allait être emmené à Bahreïn avec Cheikh Sultan bin Salem. Ensuite, il retourna à l’agence politique de Sharjah et envoya l’gent politique Jasim bin Mohammed al-Kazmawi à Sharjah pour ramener Cheikh Sultan bin Salem. Même si Cheikh Sultan se plia à cette requête, Mr Pelly, qui était arrivé à Sharjah le 19 juillet, ne parvint pas à le rencontrer auparavant. L’objet de leur rencontre était pour l’agent de donner des conseils et d’avertir Cheikh Sultan de ne pas causer des troubles. Cheikh Sultan bin Salem arriva à l’agence à 6 heures du soir et, accompagné par Jasim al-Kazmawi, s’en alla rencontrer l’agent politique 1 I.O.R./R/15/4/1, p.39. 2 Ibid., pp.40−50.
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