CHRONIQUE D’UNE VILLE 144 l’un sur l’autre et sur le dessus on voyait une rangée de casques militaires et des fusils dirigés vers la porte ouest de notre maison. Je ne quittai pas la scène avant le coucher de soleil, lorsque le véhicule militaire avança et dissimula les soldats derrière les sacs de sable. Lorsqu’il bougea une autre fois, il n’y avait que de petits tas de sable là où les sacs avaient été vidés. Le point de rendez-vous pour les escortes de Cheikh Sultan bin Salem était l’échoppe du boulanger, Mohammed al Khudakhri, qui vendait aussi toutes sortes de produits de première nécessité à l’exception de tissus. Cheikh Mohammed bin Saqr, qui possédait l’échoppe, l’avait louée à Mohammed al-Khudakhri. À l’échoppe arrivèrent Abdullah bin Silumah al-Qitabi et Ibn Khisom al-Qitabi et l’esclave de Cheikh Sultan bin Salem, al-Ramis. Ils rejoignirent tous Cheikh Sultan bin Salem et ses gardes en suivant les instructions de Cheikh Mohammed bin Saqr. Dès que les soldats britanniques quittèrent la maison de Cheikh Mohammed bin Saqr, ce dernier sortit par la porte de la cuisine et se dirigea vers la maison d’amis où Cheikh Sultan bin Salem et ses compagnons se trouvaient. Cheikh Mohammed bin Saqr fit tout ce qu’il put pour protéger Cheikh Sultan bin Salem et prit toutes les dispositions nécessaires à sa fuite. Il lui fournit dix fusils, des vêtements et de la nourriture (du riz, du blé et même des friandises). L’enclos à chameaux de Rashid bin Mani’ ne se trouvait pas loin de là. Les chameaux furent amenés et chargés de toutes les provisions nécessaires. Ensuite, sous couvert de la nuit, Cheikh Sultan et son groupe partirent. Leur guide était Rashid bin Mutraq al-Saman, qui emprunta une route qu’il connaissait bien de Dhaid à Sharjah. Ils se dirigèrent vers Bi’r Muwailih, à 15 km en dehors de Sharjah. De là, ils se rendirent à Nabaibigh, un point d’eau situé à huit kilomètres à l’ouest de Dhaid. Nabaibigh était une zone basse entourée de dunes de sable, ce qui rendait son accès difficile pour les véhicules. En outre, cela se trouvait près de Tawa as-Saman où habitait Rashid binMutraq. Cheikh Sultan bin Salem resta cinq jours à Nabaibigh à tirer des plans sur ses mouvements futurs et sa destination ultime. Il se rendit à Adhan, où habitait son épouse de la tribu des Khawatir, puis retourna à Nabaibigh pour attendre des provisions de
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