CHRONIQUE D’UNE VILLE 146 Cheikh Sultan bin Salem ne fut jamais arrêté à Menei’e car la région était dans une position si invulnérable que toute attaque ouverte contre elle aurait inévitablement conduit à de lourdes pertes du côté des attaquants. Et pour s’assurer de l’endroit où se trouvait Cheikh Sultan bin Salem, les Anglais envoyèrent des espions pour collecter des renseignements. Ils apprirent que Cheikh Sultan était parti pour Mascate.4 Il fut alors décidé que des mesures punitives contre le gouverneur de Sharjah devaient être prises à cause de son manque de coopération sur une question relative aux atteintes à la vie des agents politiques de Bahreïn et Sharjah, selon les allégations des Anglais. Cheikh Sultan bin Saqr fut contraint d’accepter l’exil de son frère Mohammed bin Saqr à Bahreïn.5 À cet effet, le résident politique dans le Golfe écrivit une lettre à l’agent politique à Bahreïn datée du 12 août 1948, dans laquelle il disait : Je suis d’accord pour que nous témoignons quelque expressionde notremécontentement au cheikh de Sharjah pour son manque de coopération dans les relations avec Cheikh Sultan bin Salem. Je ne pense pas, cependant, que nous puissions véritablement punir Cheikh Sultan bin Saqr, mais nous pouvons très bien ne pas coopérer de même. 6 Il ajouta également : J’aimerais garder cela en réserve pour plus tard au cas où le cheikh montrerait des signes d’obstination dans le conflit présent, et, deuxièmement, parce que cela peut vous être utile en réserve, si jamais les négociations à venir sur un accord aérien civil à Sharjah […] s’avéraient difficiles. 7 Une série de négociations s’ensuivit entre les Anglais d’une part et Cheikh Sultan bin Saqr, gouverneur de Sharjah et son frère Cheikh Mohammed d’autre part. Les Anglais informèrent les deux frères qu’outre l’exil de Cheikh Mohammed à Bahreïn, d’autres mesures punitives seraient prises. Cependant, ces mesures seraient annulées si les deux frères acceptaient l’accord sur l’aviation civile de Sharjah proposé par les Anglais et qui avaient 4 I.O.R./R/15/1/286, pp.38−40. 5 B.L./F.O.68352,E12871, p.45. 6 I.O.R./R/15/1/286, p.41. 7 Ibid.
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