CHRONIQUE D’UNE VILLE 152 leurs chants habituels. Le chant de leurs voix s’entendant dans le fort. Ce jour-là, ils disaient : Ce drapeau mérite le sacrifice de nos vies C’est une honte pour nous De laisser la gloire invincible disparaître dans l’oubli. Debout, Ô glorieux Arabes, Et sacrifiez vos âmes pour l’amour de ce drapeau. Ce drapeau que les élèves saluaient tous les matins à l’école était le drapeau anglais de l’humiliation. Après avoir passé plusieurs semaines à Bahreïn, Cheikh Mohammed fut autorisé à revenir à Sharjah grâce à l’insistance persistante du cheikh de Bahreïn. Aumois de mars 1949, Cheikh Sultan bin Saqr al-Qasimi tomba malade. Au mois de mai, il partit en Inde pour se faire soigner et laissa son frère gérer les affaires de Sharjah. Cela mit Mr Pelly dans une rage folle car il ne s’était pas vengé de CheikhMohammed bin Saqr. En conséquence, il décida de faire peur au peuple de Sharjah, en particulier à Cheikh Mohammed. Pour ce faire, il s’entendit avec Sir Robert Hay, l’agent politique à Bahreïn, pour demander à la RAF en Irak de survoler Sharjah et la côte des autres émirats en lâchant des fusées réelles avec des ogives et en tirant des canons en présence des cheikhs des émirats qui seraient invités pour l’événement. La réponse de l’Irak à cette demande arriva dans une lettre datée du 28 mai 1949, qui disait : [Je] propose la semaine qui commence le 6 juin ou la semaine qui commence le 13 juin. Préférons la deuxième. Enverrons quatre BRIGANDS, des bombardiers bimoteurs, à Sharjah et ferons deux vols en formation au-dessus de la zone. Devrons positionner le DAKOTAà Sharjah avec du personnel demaintenance. Les BRIGANDS seront aussi basés à Sharjah. Je préfère que nous arrangions cette affaire entre nous sans en référence aux plus hautes autorités. Proposerais également que d’ici deux à trois mois nous invitions tous les cheikhs, y compris les petits, à une démonstration dans le district de Sharjah de largage de 1000 fusées réelles d’une livre avec des ogives et des tirs de canon. Le bruit des explosions et
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