CHRONIQUE D’UNE VILLE 58 roupies par mois à condition que le bail couvre une durée de 5 ans.3 C’était une solution acceptable, et l’agent politique finit par signer un contrat de 5 ans au mois de juillet 1937 pour la maison que Cheikh Sultan bin Saqr avait construite. Lorsque le contrat expira, il fut renouvelé pour 5 ans pour un loyer mensuel de 75 roupies. La nouvelle maison devint connue sous le nom de Bait al-Wikalah, ou maison de l’agence.4 La matinée du 18 octobre 1937 Sharjah fut assurément loin d’être calme. Des bruits peu familiers se firent entendre, c’était un mélange de bruits d’avion volant nuit et jour, de navires militaires qui arrivaient, de vapeurs qui allaient et venaient et de voitures qui circulaient dans toute la ville. Pour ce qui est des habitants, ils étaient tous satisfaits de leurs revenus de la pêche perlière, particulièrement du fait que leur récolte était plus importante que jamais. Les navires avaient quitté le Heerat (lieu de pêche) plus tôt que de coutume pour la saison et on avait dit aux pêcheurs que le prix des perles avait augmenté. À 6 heures précises ce matin-là le HMS Deptford arriva à Sharjah. L’agent politique, al-Ruzuqi, arriva sur le vapeur de l’agence puis monta à bord du navire. Il informa le commandant du navire qu’il avait déjà écrit à tous les cheikhs de la Côte pour les informer des détails de la visite du navire et du désir qu’avait le commandant de les rencontrer. Il ajouta que le cheikh d’Ajman n’était pas disponible car il était allé quelque part dans l’arrière-pays pour régler quelques conflits tribaux mineurs avant même de recevoir la lettre de l’agent politique de Sharjah. Il précisa que Cheikh Sultan bin Saqr, le gouverneur de Sharjah, viendrait à bord duHMS Deptford à 8 heures dumatin pour rencontrer le commandant. La voiture du cheikh Sultan arriva à la maison de l’agence et se gara près de celle de l’agent politique. Il n’y avait pas beaucoupde voitures à cette époquelà à Sharjah. Les seules qu’il y avait appartenaient soit à l’aérodrome soit à Cheikh Sultan bin Saqr. L’agent politique n’avait qu’une seule voiture. Les années précédentes, les voyages le long de la Côte se faisaient par la mer, en utilisant le vapeur de l’agence ou des voiliers, ou par la terre à dos de 3 Ibid., L.P.&S/1x/3626, P.Z.2796/19x7, p.4. 4 Ibid., L.P.&S/123626, P.Z.173/1943. P.Z.204/1943.
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