CHRONIQUE D’UNE VILLE 64 en même temps, il est évident qu’il doit souffrir des déficiences normales liées à ses origines et à sa formation. Les tentations placées sur son chemin sont énormes et ce serait faire preuve d’un optimisme coupable que d’attendre de lui qu’il y résiste indéfiniment. En même temps, il n’est pas surprenant qu’il soit universellement détesté sur la Côte (non pas de son fait mais du fait de sa naissance). Enfin, je pense que le prestige de l’Empire britannique dans un endroit comme la Côte de la Trêve ne peut être défendu avec succès que par un représentant européen. Sur ce point, il est intéressant de noter que Son Altesse le cheikh de Bahreïn a exprimé exactement la même opinion à son conseiller dans une conversation récente. Je suis disposé à développer cet argument si nécessaire mais pour le moment je crois qu’il suffit que je me contente d’exprimer cette opinion dont je sais qu’elle est partagée par des observateurs compétents. Je crains que le tableau que j’ai brossé ne soit guère brillant et que les propositions que j’ai soumises grossièrement n’impliquent quelques dépenses. Mais s’il est admis que la route aérienne et les ressources pétrolières potentielles de la Côte sont réellement importantes, alors il est nécessaire d’imaginer une politique plus claire, et d’envisager des dépenses en matière d’assurance. 8 Comment Sharjah devait-elle recevoir un résident politique empli de colère et de haine envers les gouverneurs et leurs sujets à cause de son adjoint, d’autant plus qu’il y avait de la colère contre les Anglais et le projet de donner la Palestine aux Juifs ?! On parlait beaucoup dans les rassemblements populaires et chez les prédicateurs dans les mosquées pour dénoncer les escroqueries de l’occupation britannique et alerter les Arabes contre l’établissement d’un état juif en Palestine. Le 18 novembre 1938, l’un des hommes du cheikh de Sharjah prononça un discours dans une mosquée à Dubaï à propos de la Palestine. On dit qu’il avait accusé les Britanniques d’insulter les musulmans et d’aider les 8 Ibid., pp.90−93.
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